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Les pays arabes soutiennent la création d’un État palestinien mais restent prudents face aux représailles israéliennes. L’Égypte craint un afflux de réfugiés et la présence de militants du Hamas dans le Sinaï, tandis que les Émirats redoutent l’escalade après les récentes actions militaires israéliennes et les menaces d’annexion.

La France s’apprête à reconnaître officiellement un État palestinien lors d’une réunion à New York, aux côtés de l’Arabie saoudite. Emmanuel Macron, qui défend depuis juillet la nécessité d’un cessez-le-feu et d’une aide humanitaire, inscrit ainsi Paris dans la lignée de plusieurs pays européens et anglo-saxons (Norvège, Espagne, Irlande, Royaume-Uni, Canada, Australie, Portugal).
Si la décision illustre la volonté française de relancer la solution à deux États, elle suscite la fureur d’Israël, qui accuse Paris d’« alimenter l’antisémitisme ». Un geste historique, mais fragile, tant la viabilité d’un État palestinien démilitarisé et reconnu par Israël reste, pour l’heure, un horizon lointain.

Benyamin Netanyahou a affirmé le 21 septembre qu’un État palestinien menacerait l’existence d’Israël. À la veille de la reconnaissance par plusieurs pays à l’ONU, il a promis de combattre « sur tous les terrains » cette initiative qu’il considère comme une « récompense absurde pour le terrorisme ».

L’armée israélienne a annoncé vendredi qu’elle allait frapper Gaza-ville avec une « force sans précédent », appelant les habitants à évacuer vers le sud. Depuis mardi, une offensive majeure dévaste le territoire, suscitant de vives critiques internationales. Ce nouvel exode forcé souligne le dilemme insoluble entre sécurité, souffrance civile et impasse diplomatique.

Israël mène une nouvelle offensive au sud du Liban contre le Hezbollah, perçu comme une menace directe et soutenu par l’Iran. Depuis sa création en 1948, l’État hébreu vit dans une logique d’encerclement, en conflit avec ses voisins et marqué par la question palestinienne. Sa stratégie repose sur des frappes préventives et une dissuasion permanente, présentées comme vitales à sa survie. Mais cette posture nourrit en retour l’image d’un pays en guerre perpétuelle et entretient un cycle de violence sans issue apparente.

Les États-Unis envisageraient, selon le Washington Post, de placer Gaza sous administration américaine pendant dix ans, en déplaçant toute la population palestinienne pour transformer le territoire en centre touristique et technologique. Un projet qui soulève de vives interrogations éthiques, entre utopie affichée et dépossession assumée

Israël est souvent qualifié de “seule démocratie du Moyen-Orient”, ce qui lui vaut une forme d’indulgence diplomatique. Pourtant, ce statut démocratique ne saurait justifier des politiques d’occupation, d’inégalités internes ou de recours disproportionné à la force. Être une démocratie ne donne pas le droit de tout faire. Au contraire, cela devrait renforcer l’exigence morale. Si l’Occident continue de confondre démocratie et impunité, il risque de fragiliser l’idée même de démocratie.

La France a officiellement demandé à Israël de laisser entrer les journalistes internationaux à Gaza, afin qu’ils puissent témoigner librement de la situation sur le terrain. Cette prise de position s’inscrit dans la tradition française de défense de la liberté de la presse, face à un conflit où l’information est verrouillée. Au-delà du geste diplomatique, Paris rappelle qu’aucune guerre ne devrait se dérouler à huis clos.

Face à la crise humanitaire à Gaza, les dirigeants européens font preuve d’un silence diplomatique inquiétant. Par peur de la controverse ou du déséquilibre géopolitique, ils évitent de condamner clairement les violences subies par les civils. Ce manque de courage politique affaiblit la voix morale de l’Europe. Dans cette crise, le silence n’est pas neutre : c’est un choix, et une forme de renoncement.