À 67 ans, Zahra Tabari, mère et ingénieure iranienne, se trouve au cœur d’une tragédie qui dépasse les frontières de l’Iran. Condamnée à mort en octobre dernier à l’issue d’un simulacre de procès de dix minutes, tenu par visioconférence et sans la présence de son avocat, elle risque l’exécution pour un geste qui devrait relever de la liberté d’expression : avoir brandi une banderole portant l’inscription « Femme, Résistance, Liberté », écho direct du slogan devenu emblématique des manifestations de 2022.
Face à cette injustice, plus de 400 figures féminines du monde entier — parmi lesquelles quatre prix Nobel, d’anciennes présidentes et premières ministres — ont signé une lettre adressée à Téhéran, exigeant la libération immédiate de Zahra Tabari. Parmi elles figurent d’anciennes dirigeantes de Suisse, de l’Équateur, de Finlande, du Pérou, de Pologne et d’Ukraine, ainsi que des magistrates, diplomates et personnalités publiques comme la philosophe Élisabeth Badinter.
Le message est clair et sans équivoque : l’exécution de Zahra Tabari constituerait une violation flagrante des droits humains, contrariant le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Iran, qui réserve la peine capitale aux crimes les plus graves. Or, souligne un groupe de huit experts indépendants des Nations unies, cette affaire ne comporte aucun meurtre intentionnel et présente de nombreuses irrégularités de procédure.
Le silence des médias officiels iraniens contraste avec l’indignation internationale. Les experts appellent à suspendre immédiatement l’exécution, rappelant que l’affaire Tabari n’est pas isolée : déjà 40 femmes ont été exécutées cette année en Iran. Le cas de cette ingénieure illustre la persistance d’un régime où la lutte pour la démocratie, l’égalité et la liberté peut se transformer en condamnation à mort.
Cette mobilisation internationale, rassemblant voix politiques et intellectuelles, montre que la solidarité globale peut amplifier les cris de ceux que l’oppression cherche à réduire au silence. Zahra Tabari n’est pas seulement une citoyenne iranienne : elle est devenue le symbole d’une résistance féminine, lucide et courageuse, face à un autoritarisme qui persiste à confondre dissidence et criminalité.
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