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Aux États-Unis, l’armée a été déployée à Los Angeles et au Texas pour intercepter et expulser brutalement des milliers de migrants latino-américains. Cette militarisation inédite entraîne des arrestations massives, des retours forcés sans assistance juridique, et des familles séparées. Les pays d’origine sont débordés, incapables d’accueillir dignement les expulsés, souvent sans ressources et traumatisés. Tandis que la peur s’installe dans les communautés latines, des réseaux de solidarité s’organisent. Le rêve américain, pour beaucoup, s’effondre dans la violence et le silence.

Depuis début 2025, la Libye redevient le principal point de départ des migrants vers l’Europe, avec plus de 24 000 départs enregistrés, principalement de ressortissants bangladais et maliens. Ces flux reflètent la fermeture progressive des routes via le Maroc et la Mauritanie. Dans un pays contrôlé par des milices et où les violences contre les migrants sont documentées, l’Europe continue de sous-traiter sa politique migratoire, au détriment des droits humains. La Libye incarne à nouveau le carrefour tragique d’un exil dicté par les fractures du monde.

Le débat sur l’annulation des mariages d’étrangers soulève une tension entre souveraineté nationale et liberté individuelle. Pour certains juristes, il s’agit de lutter contre les fraudes au séjour et de défendre l’intégrité du droit. D’autres y voient une dérive sécuritaire, attentatoire à la liberté de se marier et au respect des histoires personnelles. Ce débat révèle, en creux, le malaise de la République face à l’intime lorsqu’il se conjugue avec les migrations et l’appartenance nationale.

La Commission européenne propose d’assouplir les règles encadrant le renvoi des demandeurs d’asile déboutés, afin de renforcer l’efficacité des retours et de désengorger les systèmes nationaux. Derrière cette réforme administrative, un débat éthique profond ressurgit : comment concilier droit humanitaire et exigence de contrôle ? L’Europe tente de réconcilier sa vocation d’accueil avec les réalités migratoires et politiques du continent, au risque de fracturer encore davantage ses principes fondateurs.

En dénonçant avec véhémence les passeurs africains et en promettant de les « traquer », le Premier ministre britannique réactive une rhétorique guerrière et simplificatrice sur les migrations africaines. Derrière ce discours, se profile une lecture utilitariste et postcoloniale des migrations, où l’Afrique reste perçue comme un foyer de désordre à contenir, plutôt qu’un partenaire politique. Une posture de puissance déclinante, davantage dictée par des réflexes électoralistes que par une compréhension des réalités complexes des routes migratoires.