Septembre, et déjà l’éternel rituel de la rentrée : les cartables s’ouvrent, les cris d’enfants résonnent dans les cours de récréation, et l’on croit, un instant, que tout recommence à l’identique. Mais derrière la photo rassurante des pupitres alignés, un malaise s’installe : il manque des professeurs. Dans certaines académies, l’école n’ouvre qu’à moitié, comblée tant bien que mal par des remplaçants, eux-mêmes parfois novices.
Les parents, eux, oscillent entre résignation et inquiétude. Car au-delà de l’école, c’est toute une organisation domestique qui chancelle : comment conjuguer le temps du travail, les devoirs du soir, et le suivi éducatif, si l’école elle-même vacille ? La question n’est pas seulement française : l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne connaissent elles aussi cette pénurie silencieuse, fruit d’un métier épuisant et d’une vocation qui s’étiole.
Faut-il donc renforcer les effectifs de professeurs, au risque de baisser les exigences de recrutement ? Ou repenser plus radicalement l’école, en confiant une partie de la transmission à d’autres acteurs — associations, parents, outils numériques ? Le débat est vif, presque philosophique : l’enseignant est-il une fonction irremplaçable, ou une mission que la société peut désormais partager ?
La rentrée 2025 s’annonce donc comme une épreuve de vérité. Entre idéalisme républicain et pragmatisme social, la France devra décider si elle choisit de défendre la figure du professeur comme pilier, ou si elle accepte une école éclatée, patchwork d’intervenants. Dans ce choix se joue, en creux, l’idée que nous nous faisons de l’avenir
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