Le Premier ministre géorgien, Irakli Kobakhidze, a été réélu à la présidence du parti au pouvoir, Rêve géorgien, lors de son neuvième congrès tenu à Tbilissi. Cette nomination, adoptée à l’unanimité, marque un retour aux commandes pour Kobakhidze, qui occupait déjà ce poste entre 2021 et janvier 2024. Il succède à l’ancien Premier ministre, Irakli Garibachvili, qui a récemment annoncé son retrait de la vie politique.
Un discours aux accents souverainistes
Dans son allocution, Kobakhidze a défendu l’action du gouvernement en affirmant que la Géorgie n’a jamais été aussi souveraine. Il a dénoncé l’influence néfaste de puissances étrangères cherchant, selon lui, à affaiblir les États, à miner les valeurs traditionnelles et à manipuler les sociétés à des fins politiques. Le Premier ministre a également insisté sur la nécessité de préserver l’identité géorgienne face à ces menaces.
Relations tendues avec l’Occident
Depuis plusieurs mois, les relations entre le gouvernement géorgien et ses partenaires occidentaux se sont considérablement détériorées. L’adoption de lois controversées, la répression des manifestations pro-européennes et les discours de plus en plus hostiles à l’égard de l’Occident ont soulevé de nombreuses inquiétudes. Les autorités géorgiennes dénoncent une ingérence étrangère, tandis que les critiques occidentales pointent une dérive autoritaire.
Les États-Unis haussent le ton
Face à cette situation, la Chambre des représentants des États-Unis a adopté le MEGOBARI Act, une législation prévoyant des sanctions ciblées contre les responsables géorgiens accusés de freiner la démocratie et de rompre avec les valeurs euro-atlantiques. Ce texte, soutenu par une large majorité, vise à faire pression sur les dirigeants du Rêve géorgien afin de les ramener sur la voie de l’intégration européenne et du respect des libertés fondamentales.
Une loi symbolique et stratégique
Le nom de la loi, MEGOBARI (qui signifie « ami » en géorgien), incarne la volonté des États-Unis de soutenir le peuple géorgien face à la montée de l’autoritarisme. Le texte appelle à des élections libres, à la libération des prisonniers politiques, et à une reprise du processus d’adhésion à l’UE et à l’OTAN. Il engage également les services de renseignement américains à surveiller l’influence croissante de la Russie, de la Chine et de l’Iran en Géorgie.
Une ligne de fracture politique de plus en plus nette
La réponse du gouvernement géorgien ne s’est pas fait attendre : Kobakhidze a dénoncé une attaque orchestrée par le « deep state » américain, opposé selon lui à l’administration Trump. Cette rhétorique conspirationniste illustre une fracture politique grandissante, à la fois à l’intérieur du pays et dans ses relations extérieures. Entre aspirations démocratiques d’une partie de la population et dérive autoritaire du pouvoir en place, l’avenir politique de la Géorgie reste incertain.