Depuis le Sommet Union européenne – Asie centrale, il n’y a plus de doute, l’Europe tourne les yeux vers cette région, et principalement le Kazakhstan et le Turkménistan en termes de transport. Bien que la République kirghize et l’Ouzbékistan attirent de même l’Europe pour l’or ou les minéraux critiques, il faudrait se concentrer sur la puissance régionale, le Kazakhstan, ayant une place cruciale sur la Mer caspienne.
L’Asie centrale est d’une importance stratégique pour l’UE en raison de sa position géopolitique, étant voisine de la Chine, de la Russie, de l’Iran et de l’Afghanistan. De plus, la richesse énergétique de l’Asie centrale fait de la coopération énergétique un domaine clé. Les ressources énergétiques du Kazakhstan, en particulier, revêtent une importance stratégique pour la diversification des approvisionnements de l’UE.
Les intérêts de l’Europe s’intensifient pour la région et il n’y a pas de doute que le meilleur partenaire des Européens est actuellement le Kazakhstan. Le fait que le Kazakhstan se trouve à l’extrémité orientale est un autre facteur influençant ses relations avec l’Union. Bien que l’Ouzbékistan se rapproche de son voisin, le Kazakhstan est un peu en avance sur plusieurs raisons. La République du Kazakhstan, qui a proclamé son indépendance le 16 décembre 1991, a rapidement attiré l’attention de nombreux pays en raison de son importance stratégique.
La principale raison de cet intérêt, tant de la part des pays de la région que des acteurs mondiaux, réside dans le grand potentiel économique du Kazakhstan, autrement dit dans ses ressources naturelles. Le Kazakhstan détient la deuxième plus grande réserve d’or au monde. Il possède également 30 % des réserves mondiales de chrome, 25 % de celles de manganèse et 19 % de celles de plomb.
Il faut savoir que le Kazakhstan est un partenaire de confiance pour l’Europe. Depuis l’arrivée de Tokayev au pouvoir depuis 2019, le Kazakhstan connaît une croissance économique, un rapprochement avec l’Europe et les pays turciques, une montée de l’arrivée des touristes, etc.
La pays gagne surtout en confiance à l’échelle internationale due aux réformes établies dans le pays. Sous la présidence de Kassym-Jomart Tokayev, le Kazakhstan entreprend des réformes de grande envergure, reconnues dans le monde entier, dans le cadre de sa vision de la construction de ce qu’il appelle un Kazakhstan « nouveau et juste ».
RÉFORMES MAJEURES, chemin vers une belle démocratie
Des initiatives majeures ont été prises pour renforcer le système de gouvernance, améliorer le bien-être des citoyens et développer une économie forte et compétitive, efforts qui ont été considérés comme largement couronnés de succès et qui ont positionné le Kazakhstan comme un leader respecté dans la région d’Asie centrale.
Avec la mise en place d’un système présidentiel-parlementaire, le Kazakhstan poursuit ses efforts dans la démocratisation. Largement considéré comme l’une des réformes les plus importantes, le Kazakhstan est passé d’un style de gouvernement superprésidentiel à un style présidentiel-parlementaire en 2022. Sans compter que le pays s’est engagé à des réformes politiques et économiques transformant la globalité du système politico-économique. La plus grande réforme est le renforcement du pouvoir du Parlement et donc du Peuple. Le président Tokaiev a accéléré les formes démocratiques.
La réforme constitutionnelle de juin 2022 et les différentes élections qui ont suivi constituent les débuts prometteurs d’une démocratisation de la vie politique kazakhstanaise.
Cette décision a ouvert la voie à des réformes des lois électorales, introduisant un système mixte pour la chambre basse du Parlement (Mazhilis) et les organes représentatifs locaux (maslikhats). Ces deux systèmes ont été mis à l’épreuve en 2023, lorsque le nouveau système mixte a été utilisé pour les élections.
Pour impliquer davantage les citoyens, Tokayev a proposé d’élire les chefs des unités administratives de niveau intermédiaire. En 2023, le Kazakhstan a organisé ses premières élections pilotes pour les gouverneurs de district et de ville régionale (akims), avec un taux de participation de 62,8 %.
La même année, la Cours constitutionnelle a été rétablie à la suite d’amendements constitutionnels approuvés en 2022. La Cour avait été supprimée en 1995 et, avant son rétablissement, un Conseil constitutionnel avait siégé à sa place.
Pour soutenir l’esprit d’entreprise, le gouvernement lance des programmes non financiers qui renforcent le potentiel des entreprises, encouragent l’esprit d’entreprise chez les femmes et fournissent des services de conseil.
L’Europe et les États-Unis ont félicité le Kazakhstan dans sa progression sur les droits humains et les réformes démocratiques, affirmant que ces domaines font partie intégrante d’un « nouveau Kazakhstan dynamique ».
Politique multivectorielle du Kazakhstan permettant la promotion de la stabilité régionale et mondiale
Sans compter qu’en politique étrangère le Kazakhstan devient un pays exemplaire avec sa politique de multivectorielle. La politique étrangère du Kazakhstan reste équilibrée, Tokayev poursuivant la stratégie multi-vectorielle du pays, en maintenant des liens avec la Russie, la Chine, les États-Unis et l’Union européenne.
Le Kazakhstan, qui se rêve en « Genève asiatique », développe une diplomatie « multi vectorielle », dialoguant aussi bien avec la Chine et la Russie que des pays de l’OTAN. Cette stratégie diplomatique lui permet de s’affirmer comme un point d’équilibre entre puissances rivales.
Le Kazakhstan est l’allié de partenaires irréconciliables entre eux, devenant un terrain de rivalité feutré entre grandes puissances comme la Russie, la Chine, l’UE et l’OTAN. D’ailleurs, un article de revueconflits.com dit que le Kazakhstan est un géant discret de la diplomatie mondiale.
Le Kazakhstan est aujourd’hui considéré comme l’un des territoires pivots de l’Asie centrale. Mieux, il se rêve en carrefour géopolitique entre l’Orient et l’Occident. Pour les autorités kazakhes, le pays doit être le chaînon manquant afin de relier l’Asie à l’Europe aussi bien d’un point de vue géographique, culturel, religieux et économique. Pour être efficace, il pratique depuis trois décennies une politique dite multivectorielle destinée à rayonner à la fois vers la Chine, la Russie, la Turquie, les États-Unis ou l’Union européenne d’après l’IRIS, l’institut de relations internationales et stratégiques.
“La politique étrangère du Kazakhstan, un modèle de stabilité dans un monde instable” écrit Rossi Michael.
Le Kazakhstan est aujourd’hui considéré comme l’un des territoires pivots de l’Asie centrale. Mieux, il se rêve en carrefour géopolitique entre l’Orient et l’Occident. Pour les autorités kazakhes, le pays doit être le chaînon manquant afin de relier l’Asie à l’Europe aussi bien d’un point de vue géographique, culturel, religieux et économique. Pour être efficace, il pratique depuis trois décennies une politique dite multivectorielle destinée à rayonner à la fois vers la Chine, la Russie, la Turquie, les États-Unis ou l’Union européenne d’après l’IRIS, l’institut de relations internationales et stratégiques.
Au-delà de son exercice d’équilibre, le Kazakhstan a facilité la paix et la sécurité régionales, mettant en évidence le potentiel des puissances moyennes à jouer un rôle constructif dans la diplomatie internationale. Le Kazakhstan a fourni une plateforme pour les négociations dans les conflits régionaux et internationaux, tirant parti de sa position neutre.
Un exemple notable est les pourparlers de paix d’Astana sur la Syrie, où le Kazakhstan a accueilli depuis 2017 des négociations entre le gouvernement syrien, les groupes d’opposition et les parties prenantes internationales telles que la Russie, l’Iran et la Turquie. Bien que le conflit interne en Syrie ne soit pas entièrement résolu, la position neutre du Kazakhstan lui a permis d’agir en tant qu’hôte de ces pourparlers. Plus récemment, en mai 2024, le Kazakhstan a offert une plateforme pour des négociations entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Plus tôt ce mois-ci, l’Azerbaïdjan a accepté la proposition du Kazakhstan d’organiser de nouvelles discussions entre Bakou et Erevan sur un traité de paix à Astana.
De plus, le Kazakhstan avait précédemment proposé de fournir une plateforme pour des négociations entre la Russie et l’Ukraine selon Rossi Michael.
En outre, le Kazakhstan a également été un fervent défenseur du désarmement nucléaire. Après avoir fermé le site d’essais nucléaires de Semipalatinsk en 1991 et renoncé au quatrième plus grand arsenal nucléaire du monde, le Kazakhstan a défendu la cause de la non-prolifération sur la scène mondiale.
ECONOMIE CROISSANTE
Le mandat de Tokayev a permis une croissance globale de l’économie, malgré des contractions en 2020 dues au COVID-19. Le PIB est passé de 181,7 milliards de dollars en 2019 à 288,1 milliards de dollars en 2024, le PIB par habitant atteignant 14 300 dollars. Les experts notent que l’économie va croître de 4,6 % en 2025. Les accords stratégiques avec les États-Unis et l’Union européenne sur l’hydrogène et les minéraux critiques pourraient stimuler les investissements, surtout si de nouvelles politiques fiscales sont mises en œuvre.
La croissance économique a été largement alimentée par les dépenses publiques, avec une augmentation des recettes et des dépenses de l’État, et Tokayev s’est fixé l’objectif ambitieux de doubler le PIB d’ici 2029, ce qui nécessite un taux de croissance annuel plus élevé.
Le Kazakhstan dispose de pétrole et le gaz naturel, deux ressources très demandées par l’industrie mondiale. Les experts ont estimé en 2010 que le pays dispose d’au moins 30 milliards de barils de réserves pétrolières prouvées, ainsi que de 2 407 milliards de mètres cubes de réserves de gaz naturel. Le champ pétrolifère de Kashagan, situé en mer Caspienne, est considéré comme l’un des gisements les plus riches découverts ces dernières années. La quantité de pétrole extraite dans cette seule région dépasse la production totale des États-Unis.
Le Kazakhstan est également l’un des pays dotés d’un potentiel nucléaire. Bien qu’il ait décidé récemment de suspendre ses efforts d’augmentation de sa capacité nucléaire, il se distingue toujours par son potentiel élevé.
Le Kazakhstan, partenaire certain de l’Europe dans un monde incertain
En somme, l’UE vise à éviter une dépendance excessive vis-à-vis d’un nombre restreint de pays fournisseurs. C’est pourquoi elle cherche à établir des relations commerciales solides avec le Kazakhstan, riche en pétrole et en gaz naturel. Pour le Kazakhstan, l’importance de l’UE réside également dans le volume des échanges commerciaux et les investissements étrangers. L’Europe est l’une des régions les plus importantes dans la politique étrangère du Kazakhstan. L’UE est importante pour le Kazakhstan en raison de la taille de son marché économique, de son niveau de prospérité, de sa qualité de vie, ainsi que des valeurs qu’elle incarne, telles que la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme et la transparence. Le Kazakhstan souhaite vendre ses matières premières à ce marché aux prix du marché mondial, et aspire à atteindre ce niveau de prospérité en adoptant ces valeurs. L’UE, quant à elle, vise à garantir sa sécurité énergétique tout en diffusant ses valeurs. Le Kazakhstan est un fournisseur d’énergie important pour l’UE et contribue à la diversification des sources d’approvisionnement de ses marchés. Il est reconnu comme le pays d’Asie centrale le plus riche en diversité de ressources souterraines, et il figure parmi les leaders mondiaux dans plusieurs secteurs miniers.
D’aileurs, le pays va accueillir l’ASTANA FORUM qui sera le meilleur espace pour un dialogue stratégique pour les pays d’Eurasie.
BIBLIOGRAPHIE
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Kazakhstan, le virage démocratique | Conflits : Revue de Géopolitique
Diplomatie pragmatique : le modèle du Kazakhstan | Conflits : Revue de Géopolitique
Kazakhstan’s Foreign Policy as a Model for Stability in an Unstable World – The Geopolitics
Kazakhstan is ready to provide platform for negotiations between Russia and Ukraine – Abayev