Les Points Clés de l’Accord
- Intégration des FDS dans l’armée et les institutions syriennes
L’accord prévoit la fusion des institutions civiles et militaires kurdes du nord-est syrien avec celles du gouvernement central. Cela signifie que les FDS/YPG seront placés sous l’autorité du ministère de la Défense syrien, bien que les modalités précises de cette intégration restent à définir.
- Cessez-le-feu général
Les deux parties se sont engagées à cesser toute hostilité mutuelle afin de faciliter une transition politique et une réconciliation nationale. La stabilité est présentée comme une condition essentielle pour entamer la reconstruction du pays après plus d’une décennie de guerre.
- Reconnaissance des droits des Kurdes
L’accord reconnaît officiellement les Kurdes comme une composante intégrante de la Syrie et garantit leur accès aux droits civiques et culturels. L’enseignement et l’utilisation de la langue kurde seront désormais autorisés dans la sphère publique, mettant fin à des décennies de marginalisation.
- Transfert des infrastructures sous contrôle de Damas
D’ici la fin de l’année 2025, toutes les infrastructures majeures du nord-est syrien, notamment les postes-frontières, les aéroports et les champs pétroliers, devront être placées sous l’autorité de l’État syrien. Cette décision permettra à Damas de récupérer les revenus pétroliers de la région de la Jazira, un enjeu stratégique majeur.
- Création de comités de suivi
Des comités mixtes composés de représentants du gouvernement syrien et de l’administration kurde superviseront la mise en œuvre de l’accord. Leur rôle sera d’assurer une transition en douceur et de prévenir toute nouvelle escalade du conflit.
Un Accord aux Implications Géopolitiques Majeures
Ce traité permet au gouvernement intérimaire syrien de rétablir son autorité sur un territoire stratégique qui lui échappait depuis plusieurs années. En intégrant les FDS, Damas réduit les risques de partition du pays et renforce sa position diplomatique sur la scène internationale.
Pour Mazloum Abdi et les FDS, cet accord est autant un choix politique qu’une nécessité de survie. Le risque d’un désengagement américain et les pressions militaires turques ont sans doute poussé les Kurdes à chercher une alliance avec Damas pour assurer leur sécurité et préserver leurs acquis.
Bien que la Turquie puisse se réjouir de la disparition de l’autonomie kurde, elle reste méfiante quant à l’application de l’accord. Ankara exige une dissolution totale des YPG et surveillera de près l’intégration des forces kurdes.
De son côté, Israël voit d’un mauvais œil ce rapprochement entre les Kurdes et Damas. Tel-Aviv redoute que cet accord renforce indirectement l’influence de la Syrie et de ses alliés dans la région, ce qui pourrait à terme modifier l’équilibre des forces au Moyen-Orient.
Des Frappes de la Turquie et d’Israël le Jour Même de l’Accord
Malgré l’annonce de l’accord, les combats n’ont pas cessé. Le 10 mars 2025, alors que l’accord était signé à Damas, la Turquie et Israël ont mené des frappes aériennes en Syrie, soulignant la fragilité de la situation.
L’aviation turque a bombardé plusieurs positions kurdes dans le nord de la Syrie, notamment près de Kobané et Tall Tamr, affirmant poursuivre sa lutte contre les « éléments terroristes du PKK/YPG ».
L’armée israélienne a ciblé des bases militaires syriennes dans le sud du pays, accusant le régime de vouloir renforcer ses capacités de défense.
Ces attaques montrent que le chemin vers la pacification totale de la Syrie reste incertain et que l’application de l’accord pourrait rencontrer des obstacles majeurs.