En septembre 2023, le Président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, lors du débat général de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, a fait une déclaration.
Le Kazakhstan est membre des Nations Unies depuis le 2 mars 1992 et a siégé au Conseil de sécurité de l’ONU pour le mandat 2017–2018, travaillant sur la non-prolifération des armes de destruction massive.
Sous l’initiative des délégations kazakhes auprès de l’ONU en 1997, 1998 et 2000 respectivement, la résolution « Coopération internationale et coordination des activités en vue de la réhabilitation de la population, de l’écologie et du développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan » a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies.
En tant que membre, le pays collabore avec les agences et les équipes de pays de l’ONU sur les questions de développement durable, de promotion des droits de l’homme et d’égalité des genres, et a accueilli un bureau du HCR pour l’Asie centrale. En d’autres termes, le Kazakhstan est un partenaire essentiel des Nations Unies.
Aujourd’hui, le président kazakh Tokaïev a commencé par souligner le rôle central joué par les Nations Unies dans l’affrontement des défis mondiaux depuis huit décennies, tels que les efforts communs en matière de sécurité collective, de non-prolifération nucléaire, de maintien de la paix, de développement, de réduction de la pauvreté, de durabilité et de défense des droits de l’homme. Il a également souligné que les Nations Unies représentent un symbole d’espoir pour des millions de personnes dans le monde.
Cependant, il a également insisté sur le fait que le monde traverse une mauvaise passe, en déclarant :
« Mais nous devons aussi affronter la vérité : le monde qui nous entoure a profondément changé – et, malheureusement, pas pour le meilleur. » Ce qui crée une véritable crise de confiance dans les institutions multilatérales, notamment à cause de violations graves du droit international.
Il a lancé un appel à :
- réformer l’ONU afin qu’elle soit mieux adaptée aux défis d’aujourd’hui et aux objectifs de demain ;
- élargir la représentation des grandes puissances d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine au Conseil de sécurité, sur une base tournante ;
- tout en rappelant l’importance de mettre en avant la voix des « puissances moyennes » responsables.
Pour rappel, le Kazakhstan est une puissance moyenne qui commence à exercer une diplomatie exemplaire sur la scène internationale.
« Kazakhstan, puissance moyenne, géant en devenir ? » était le titre choisi pour la dernière note stratégique de l’Institut Choiseul. Le Kazakhstan est une puissance moyenne influente dans plusieurs domaines tels que : i) l’autorité diplomatique ; ii) une forte intégration dans les communautés internationales ; iii) la fourniture d’une aide humanitaire aux États dans le besoin.
Dans son discours, Tokaïev a également souligné la nécessité de bâtir une architecture de sécurité mondiale solide. Il a déclaré : « Nous prônons la relance d’un dialogue de haut niveau entre les puissances nucléaires et une action multilatérale renforcée afin de réduire radicalement la menace imminente des armes nucléaires. »
Une attention particulière a été accordée à la crise ukrainienne et à la crise humanitaire à Gaza.
La deuxième partie de son discours s’est concentrée sur le Kazakhstan (et l’Asie centrale) et son importance en tant que pont entre deux continents. Le président Tokaïev a déclaré :
« Situé au cœur de l’Eurasie, le Kazakhstan est appelé à jouer un rôle crucial en tant que centre logistique, traitant 80 % de l’ensemble du transit terrestre entre l’Asie et l’Europe. Nous investissons des dizaines de milliards de dollars dans nos infrastructures de transport et de transit, y compris l’Initiative des Nouvelles Routes de la Soie, les corridors Nord-Sud et transcaspien. Le Kazakhstan continuera à développer les chaînes d’approvisionnement régionales qui constituent le cœur du réseau mondial de transport en émergence. D’ici 2029, nous prévoyons de construire 5 000 kilomètres de nouvelles lignes ferroviaires. »
De plus, il a indiqué que l’Asie centrale, avec les cinq pays réunis, travaille activement pour le développement de la région dans la paix et la prospérité. Les « Cinq d’Asie centrale » renforcent leur coopération, prouvant que la solidarité régionale peut être une force puissante pour le développement et la sécurité.
Ensuite, une grande partie de son discours a porté sur les questions environnementales et le réchauffement climatique. Il faut rappeler que le Kazakhstan a fait de la question de la mer d’Aral une véritable problématique étatique. Le président l’a souligné : « En tant que président actuel du Fonds international pour le sauvetage de la mer d’Aral, le Kazakhstan continuera de jouer un rôle proactif dans cette priorité commune. »
Pour rappel, le Kazakhstan coopère étroitement avec les agences de l’ONU, telles que le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), afin de soutenir la croissance économique du pays, de moderniser ses institutions et de gérer ses ressources naturelles. En août 2023, le Kazakhstan et l’ONU ont signé un accord pour la création d’un centre régional dédié au développement durable. L’ouverture de ce centre marque une étape importante dans la coopération entre le Kazakhstan et les Nations Unies, ainsi que dans les efforts du pays pour promouvoir le développement durable dans toute la région.
Le 23 septembre dernier, lors de son discours devant l’Assemblée de l’ONU, il a également noté que la mer Caspienne se réduit rapidement. Nous appelons à des mesures urgentes pour préserver les ressources en eau de la Caspienne. Tout en mettant en avant le One Water Summit avec la France, l’Arabie Saoudite et la Banque mondiale. Et en notant que le Kazakhstan accueillera un sommet écologique régional à Astana en avril prochain.
Le président Tokaïev a appelé les États riverains de la Caspienne à intensifier leur coopération. Le Kazakhstan émerge comme un acteur proactif dans la coopération environnementale mondiale, avec un programme ambitieux porté par le président Kassym-Jomart Tokaïev. Depuis lors, la politique environnementale est devenue un pilier de son administration. Le leadership du Kazakhstan s’est illustré à la COP29, où le président Tokaïev fut le premier chef d’État à s’exprimer lors du Sommet des dirigeants mondiaux. Parmi ses propositions les plus ambitieuses figure un sommet écologique régional, prévu l’an prochain à Astana. La capitale kazakhe accueillera également en 2026 le Sommet climatique régional (RCS 2026), un événement phare visant à renforcer la coopération régionale face au changement climatique.
Il convient de rappeler que le Kazakhstan a été le premier pays en développement à établir un système national d’échange de quotas d’émission (ETS), introduit en 2013.
Par ailleurs, une attention particulière a été accordée à l’intelligence artificielle. Il a souligné l’intérêt et l’investissement du Kazakhstan pour l’intelligence artificielle, notant que celle-ci sera intégrée dans tous les secteurs de l’économie et des services publics.
Il a conclu son discours en évoquant les réformes politiques entreprises par le Kazakhstan dans son processus de démocratisation, ainsi que la possibilité de passer à un parlement monocaméral par référendum national, dans le but d’être plus transparent, efficace et représentatif des aspirations du peuple.
Pour rappel, l’ONU collabore avec le gouvernement et la société civile afin de promouvoir les droits humains et d’améliorer la gouvernance au Kazakhstan. En effet, la coopération entre la République du Kazakhstan et les Nations Unies dans le domaine de la protection des droits humains représente un aspect majeur de la politique étrangère du pays. Cela découle à la fois de l’aspiration du Kazakhstan à renforcer sa position internationale et de son besoin de mettre en œuvre des transformations démocratiques et socio-économiques durables, selon Aidarkyzy, A. A. (2025). Les organisations non gouvernementales (ONG) jouent un rôle primordial, et sans doute le plus important, dans le système des droits humains du pays. Le Kazakhstan compte plus de 20 grandes ONG œuvrant dans ce domaine à différents niveaux, notamment en surveillant les pratiques des forces de l’ordre, en documentant les violations et en fournissant une assistance juridique aux victimes.
L’auteur a écrit : « Par exemple, le Bureau international kazakh pour les droits humains et l’État de droit (KIBHR), la Fédération helsinki des droits humains du Kazakhstan, la Fondation publique “Institut des droits égaux et des chances égales” et la Fondation “Club des jeunes juristes” réunissent des professionnels du droit et des défenseurs des droits humains pour promouvoir la sensibilisation juridique et surveiller le respect des normes en matière de droits humains. »
Depuis que le Kazakhstan est membre de l’ONU, le Kazakhstan et l’ONU sont devenus des partenaires importants l’un pour l’autre. Le Kazakhstan exerce une diplomatie influente dans de nombreux domaines tels que l’écologie (Concept de gestion des ressources en eau du Kazakhstan), le développement social et durable, le maintien de la paix, le développement du droit international, le respect des droits de l’homme, l’égalité des genres, etc. Il est également important de souligner que le pays a mené plusieurs initiatives internationales de désarmement. Le Kazakhstan a signé la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en 1992.
Le rôle du Kazakhstan en Asie centrale est vraiment important, étant donné qu’il est la première puissance de la région. Au cours des 25 dernières années, les agences de l’ONU ont soutenu les efforts du gouvernement pour préparer et mettre en œuvre un grand nombre de stratégies, programmes et législations liés aux réformes macroéconomiques, aux questions sociales, à l’égalité des genres, à l’amélioration de la santé et à la gestion de l’environnement. Depuis son indépendance, le Kazakhstan est devenu un participant actif des programmes, projets, conventions et accords internationaux élaborés sous l’égide des Nations Unies. Ces dernières années, la communauté internationale a observé le développement de la démocratie et l’émergence d’une économie de marché stable au Kazakhstan.
bibliography
Kazakhstan’s President Tokayev Addresses UN Assembly – https://eureflect.com
Aidarkyzy, A. A. (2025). COOPERATION BETWEEN KAZAKHSTAN AND THE UNITED NATIONS IN ENSURING CIVIL HUMAN RIGHTS. In The World Of Science and Education, (31 март СН), 72-84.
Agence Anadolu. (2023, november 23). Le Kazakhstan et l’ONU signent un accord pour la création d’un centre régional dédié au développement durable. https://www.aa.com.tr/fr/monde/le-kazakhstan-et-l-onu-signent-un-accord-pour-la-cr%C3%A9ation-d-un-centre-r%C3%A9gional-d%C3%A9di%C3%A9-au-d%C3%A9veloppement-durable/3649627
United Nations Kazakhstan. (n.d.). About the United Nations in Kazakhstan. United Nations. https://kazakhstan.un.org/en/about/about-the-un
Le Courrier du Vietnam. (2023, novembre 25). Le Kazakhstan inaugure le Centre régional des Nations unies pour les ODD à Almaty. https://lecourrier.vn/le-kazakhstan-inaugure-le-centre-regional-des-nations-unies-pour-les-odd-a-almaty/1288105.html
Soysal, D. Kazakhstan : nouvel puissance régionale – EurasiaFocus
United Nations Development Programme. (2018, October 31). UN-Kazakhstan: 25 years of cooperation, partnership, and trust. United Nations. https://kazakhstan.un.org/en/27316-un-kazakhstan-25-years-cooperation-partnership-and-trust Makasheva, K. (2006). KAZAKHSTAN AND THE UNITED NATIONS. CENTRAL ASIAN STUDIES, 107.