L’image est celle d’un président américain campé dans son rôle de négociateur de l’impossible, oscillant entre la solennité messianique et la menace martiale. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a donné vendredi ce qu’il appelle «une dernière chance» au Hamas pour conclure un accord de paix. Faute d’entente d’ici dimanche soir, «l’enfer, comme jamais auparavant», s’abattra sur le mouvement islamiste, prévient-il.
Un ultimatum d’autant plus retentissant que Benyamin Netanyahou, allié fidèle du magnat new-yorkais, a déjà approuvé le plan de paix imaginé par la Maison-Blanche. «Tous les pays ont signé», insiste Trump, qui veut voir dans cet horizon imposé la possibilité d’une sortie du chaos. «La paix régnera sur le Moyen-Orient d’une manière ou d’une autre», écrit-il, comme pour donner à sa menace des accents bibliques.
Mais cette dramaturgie diplomatique ne saurait masquer les zones d’ombre. Le Hamas, qualifié d’organisation terroriste par Washington et Bruxelles, a jusqu’ici rejeté les offres américaines, y voyant un marché biaisé au profit d’Israël. À Washington, les experts soulignent l’audace mais aussi le risque de l’opération : «Mettre un compte à rebours sur une paix fragile, c’est la condamner d’avance», estime un analyste.
À quelques mois d’une présidentielle où il entend rejouer la carte de l’homme fort, Donald Trump dramatise le théâtre moyen-oriental. Entre le rêve de gloire diplomatique et la menace de déflagration, l’histoire dira si cet ultimatum aura été un coup de bluff, ou le prélude à une nouvelle escalade.
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