Gaza, été 2025. Sous un ciel de drones et de poussière, des centaines de silhouettes avancent, hagardes, vers ce qui ressemble à un camion humanitaire. Pas de certitude qu’il contienne encore quelque chose. Pas de garantie qu’on y accède vivant. Mais à Gaza, on ne mange plus avec des fourchettes, on mange avec l’espoir.
Scènes presque banales à ce stade du conflit, trop peu relayées car trop fréquentes. Des enfants fouillent les ruines pour du riz, des mères marchent des kilomètres pour une boîte de conserve, des hommes vendent leur téléphone pour du pain. L’aide humanitaire, quand elle arrive, est rare, surveillée, parfois détournée, souvent larguée sans garantie d’atteindre les plus vulnérables.
Cette misère n’est plus seulement matérielle : elle est existentielle. Car derrière chaque ration manquante se cache une question vertigineuse : que vaut une vie gazaouie aux yeux du monde ?
Un système d’aide humanitaire à bout de souffle
La communauté internationale s’agite, déclare, condamne, mais sur le terrain, l’aide peine à franchir les checkpoints, à éviter les bombardements, à ne pas devenir un outil géopolitique parmi d’autres. Les convois sont sporadiques, les couloirs “humanitaires” souvent théoriques. Et même les ONG les plus aguerries, habituées aux pires zones de conflit, disent leur impuissance face au chaos méthodique imposé à Gaza.
Ce qui devait être une opération de survie devient une mise en scène cynique : on laisse entrer un peu d’aide, à condition qu’elle ne soigne pas trop vite, ne nourrisse pas trop bien, ne répare pas trop profondément. Une humanité à débit limité.
Une société debout malgré l’effondrement
Mais ce que la faim révèle à Gaza, c’est aussi une forme de résistance nue. Pas celle des armes, mais celle des gestes : celle de la cuisinière qui partage un reste de lentilles, du pharmacien qui improvise un traitement avec trois boîtes périmées, de l’enseignante qui continue les cours sous une tente.
Les Gazaouites vivent désormais dans une économie de la dignité minimale. Ils ne croient plus aux promesses occidentales, ni aux surenchères régionales, mais à la solidarité du quotidien. Et c’est peut-être cela qui rend la situation insupportable : cette capacité à rester humain dans un monde qui semble s’en détacher.
Gaza est devenue un miroir brûlant : celui de notre lâcheté collective et de la force tranquille d’un peuple qu’on ne parvient pas à effacer.
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