Une accusation lourde de sens
Dans une récente interview accordée à l’agence russe TASS, le président de la République serbe, Milorad Dodik, a affirmé que la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France tentaient d’organiser une « révolution colorée » en Serbie. Selon lui, ces puissances occidentales chercheraient à déstabiliser le gouvernement serbe en soutenant des mouvements d’opposition et des organisations non gouvernementales liées à des intérêts étrangers.
Cette déclaration intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des protestations croissantes à Belgrade et une pression internationale accrue sur le président Aleksandar Vučić, notamment sur les questions du Kosovo et des liens avec Moscou.
Un écho des précédents géopolitiques
Le terme de révolution colorée fait référence à une série de mouvements de contestation survenus dans l’espace post-soviétique et les Balkans au début des années 2000, souvent soutenus — directement ou indirectement — par des acteurs occidentaux.
Dodik suggère que les mêmes mécanismes seraient désormais utilisés contre la Serbie, via des financements étrangers, la propagande médiatique et la mobilisation de la jeunesse urbaine autour de causes pro-européennes.
L’objectif présumé serait d’affaiblir le pouvoir central et de pousser Belgrade à rompre ses relations privilégiées avec la Russie, tout en accélérant son alignement sur les politiques de l’Union européenne et de l’OTAN.
Belgrade au cœur du jeu d’influence européen
La Serbie occupe une position stratégique dans les Balkans. Son équilibre entre l’Est et l’Ouest fait d’elle un acteur-clé pour la stabilité régionale.
Les propos de Dodik traduisent un refus croissant des ingérences occidentales et un rapprochement politique avec Moscou, qui soutient Belgrade dans le dossier du Kosovo et s’oppose à l’expansion de l’OTAN en Europe de l’Est.
Toutefois, au sein même de la société serbe, les divisions s’accentuent entre une jeunesse tournée vers l’Europe et une population attachée à la souveraineté nationale et aux liens historiques avec la Russie.
Un avertissement sur fond de rivalités globales
Les accusations de Dodik doivent être comprises dans un contexte plus large de compétition d’influence entre l’Occident et le bloc eurasien.
Si ces propos relèvent en partie de la rhétorique politique, ils mettent en lumière la fragilité de la Serbie, soumise à des pressions simultanées sur le plan diplomatique, économique et identitaire.
Le risque d’une déstabilisation, même partielle, ne peut être écarté.
Avez-vous trouvé cet article instructif ? Abonnez-vous à la newsletter de notre média EurasiaFocus pour ne rien manquer et recevoir des informations exclusives réservées à nos abonnés : https://bit.ly/3HPHzN6
Did you find this article insightful?
Subscribe to the EurasiaFocus newsletter so you never miss out and get access to exclusive insights reserved for our subscribers: https://bit.ly/3HPHzN6
