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En 2025, la Russie peine à relancer son secteur du charbon, en chute libre depuis plusieurs années. Faute d’équipements de qualité – jadis importés d’Europe puis de Chine – la production ralentit. Pékin, principal fournisseur, a réduit ses exportations vers la Russie de 90 % en 2024. Isolée, Moscou se tourne vers des fournisseurs alternatifs obscurs, mais ces solutions restent peu fiables. Le rêve d’autosuffisance industrielle s’effondre face à une réalité implacable : sans technologie ni partenaires solides, même les ressources les plus abondantes deviennent inexploitables.

Donald Trump opère un revirement spectaculaire : il annonce de nouvelles livraisons d’armes à l’Ukraine, dont les systèmes Patriot et les missiles ATACMS, et menace la Chine, l’Inde et la Turquie de sanctions commerciales avec des droits de douane de 100 % s’ils continuent de soutenir la Russie. Une stratégie qui, sous des dehors protectionnistes, affaiblit Moscou en la privant de ressources, tout en relançant une guerre commerciale mondiale. Trump ne défend pas l’Ukraine par idéalisme, mais par calcul : une realpolitik brutale, efficace et sans illusion.

Fin 2025, face à la guerre en Ukraine qui s’enlise, l’Europe se trouve au pied du mur. L’illusion d’une paix perpétuelle vacille : l’Union, conçue comme une puissance douce, peine à répondre à un monde redevenu brutal. Si une invasion militaire russe de l’Europe reste improbable, l’influence de Moscou gagne du terrain à travers la désinformation et les partis populistes prorusses. L’Europe n’est pas en train de basculer, mais elle vacille. Son avenir dépendra de sa capacité à se réinventer en puissance stratégique cohérente et déterminée.

En cherchant à restaurer la grandeur impériale de la Russie, Vladimir Poutine a paradoxalement conduit son pays vers un isolement croissant. Rupture avec l’Occident, sanctions économiques, fuite des élites et repli identitaire dessinent les contours d’une Russie recluse, moins influente sur la scène internationale. Si le régime tient encore, c’est au prix d’un appauvrissement intellectuel et stratégique. Poutine, en voulant défier l’ordre mondial, a peut-être condamné la Russie à une marginalité durable.

La Cour européenne des droits de l’homme a condamné la Russie pour de graves violations commises en Ukraine : exécutions de civils et militaires hors combat, tortures et déportations arbitraires. Depuis son retrait du Conseil de l’Europe en septembre 2022, Moscou refuse toute coopération avec la CEDH, ignorant ses convocations et décisions. Ce silence d’État marque une rupture inquiétante avec le droit international, tandis que la Cour, bien que privée de moyens d’action concrets, inscrit juridiquement la responsabilité russe dans ces crimes.

La récente vague de suicides dans le monde politique, du ministre russe des Transports à un député français, révèle une faille profonde dans notre rapport au pouvoir : l’oubli de la santé mentale. Sous pression constante, isolés et soumis à une exigence d’infaillibilité, de nombreux responsables politiques souffrent en silence. Ces tragédies appellent à repenser l’accompagnement psychologique dans les institutions, et à reconnaître que la vulnérabilité n’est pas une faiblesse, mais une réalité humaine — même au sommet.

Face à la montée du révisionnisme russe et au repli américain porté par le mouvement MAGA, l’Europe se retrouve seule à défendre l’ordre international. Alors que la force tend à remplacer le droit comme principe structurant des relations internationales, l’heure est venue pour l’Europe de devenir une véritable puissance stratégique. Riche, instruite, mais hésitante, elle doit surmonter sa crise démocratique et assumer un rôle historique : protéger ses valeurs, ses frontières et sa souveraineté, sans attendre que d’autres décident à sa place.

La Russie renforce sa présence en Afrique à travers une stratégie opportuniste mêlant soutien militaire (notamment via Wagner), accords miniers et discours anti-occidental. Profitant du recul de l’Occident, Moscou cherche à étendre son influence géopolitique à moindre coût, en s’implantant dans des pays fragiles comme le Mali, la Centrafrique ou le Soudan. Cette “Russafrique” n’est pas un empire colonial mais un levier tactique, où l’Afrique devient l’arène silencieuse des ambitions russes face à l’Occident — sans que les Africains aient réellement voix au chapitre.