Un barrage emblématique frappé par la sécheresse
Le barrage de Ballouran, situé dans la province côtière de Lattaquié, connaît une chute spectaculaire de son niveau d’eau, selon des images publiées le 8 octobre.
Les vidéos, filmées par drones, montrent des étendues asséchées et des zones agricoles désormais à sec.
Cette situation, qui inquiète autant les habitants que les autorités locales, met en lumière la gravité de la crise hydrique en Syrie, aggravée par les feux de forêt et la baisse des précipitations enregistrée depuis plusieurs années.
Le barrage, construit pour soutenir l’irrigation et l’approvisionnement en eau potable de la région, n’a pas connu un tel niveau critique depuis plus de deux décennies.
Les causes : un cocktail de sécheresse et de déforestation
Les experts locaux soulignent que les feux de forêt de l’été 2025, particulièrement violents dans les montagnes côtières, ont accéléré l’érosion des sols et réduit la capacité naturelle du bassin à retenir l’eau.
À cela s’ajoute un déficit pluviométrique estimé à plus de 40 %, conséquence directe du réchauffement climatique qui affecte toute la Méditerranée orientale.
Résultat : les terres agricoles sont à l’abandon, la production fruitière s’effondre et plusieurs villages souffrent de restrictions d’eau quotidiennes, contraignant les habitants à recourir à des sources alternatives souvent insalubres.
Des impacts économiques et sociaux immédiats
La chute du niveau du barrage ne touche pas uniquement l’agriculture.
Le tourisme local, qui dépendait du lac artificiel de Ballouran, voit ses activités paralysées.
Les établissements hôteliers enregistrent une baisse de fréquentation de plus de 60 %, et les infrastructures hydrauliques risquent à terme des dommages structurels irréversibles si le niveau continue de descendre.
Les autorités syriennes envisagent un plan d’urgence de transfert d’eau depuis d’autres bassins de la région, mais les capacités restent limitées en raison du contexte économique et politique du pays.
Analyse : le symbole d’une Syrie vulnérable au climat
Le cas du barrage de Ballouran illustre une réalité plus large : la vulnérabilité structurelle des infrastructures syriennes face au changement climatique.
Alors que la région dépend encore largement de l’agriculture irriguée, l’absence d’investissements dans la gestion durable de l’eau amplifie la crise.
Pour les experts, il ne s’agit plus d’un phénomène temporaire, mais d’une tendance durable annonçant des pénuries chroniques dans les années à venir.
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