Les Tomahawk, symbole de la puissance américaine… mais pas pour Kiev
Alors que les demandes d’armement de l’Ukraine se multiplient, les missiles de croisière Tomahawk, emblèmes de la puissance de frappe américaine, restent hors de portée de Kiev.
Selon plusieurs sources proches du Pentagone, Washington hésite à transférer ces armes stratégiques à l’armée ukrainienne, invoquant à la fois des stocks limités et le risque d’escalade avec Moscou.
Les Tomahawk, d’une portée de plus de 1 600 kilomètres, peuvent frapper des cibles profondes sur le territoire ennemi avec une précision chirurgicale. Leur livraison à l’Ukraine constituerait donc un changement d’équilibre majeur dans le conflit, perçu par la Russie comme une ligne rouge.
Des contraintes techniques et stratégiques
Les stocks de missiles Tomahawk, bien que considérables, sont aujourd’hui largement engagés dans la modernisation des forces américaines et dans les besoins des alliés de l’OTAN.
Une partie des arsenaux est destinée à la marine américaine et britannique, rendant leur transfert à un pays tiers hautement sensible.
De plus, leur utilisation exige une infrastructure logistique et de ciblage sophistiquée, dont l’Ukraine ne dispose pas encore totalement.
Transférer de tels systèmes supposerait donc un engagement direct des forces de l’OTAN, ce que Washington cherche à éviter à tout prix.
Le spectre de l’escalade
Au-delà des contraintes matérielles, c’est avant tout le risque d’escalade géopolitique qui freine la Maison-Blanche.
Une frappe ukrainienne à longue portée à l’aide de Tomahawk pourrait être interprétée par Moscou comme une implication directe des États-Unis dans la guerre, justifiant une riposte militaire ou cybernétique.
Les stratèges américains préfèrent donc maintenir une zone grise stratégique, en continuant à fournir à Kiev des systèmes plus défensifs, comme les Patriot, ou des armes à portée intermédiaire.
Une guerre de patience et de signaux
L’absence de Tomahawk ne signifie pas un désengagement, mais plutôt une gestion calibrée du risque.
Washington semble vouloir maintenir la pression sur Moscou sans franchir le seuil d’une confrontation directe.
Dans cette guerre d’usure, les gestes symboliques valent autant que les livraisons d’armes : ils traduisent la volonté de soutenir l’Ukraine tout en gardant le contrôle de l’escalade.
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