Je reviens tout juste d’un voyage en Ouzbékistan et je souhaite partager mon expérience inoubliable à Boukhara (Buxoro), une ville magique tout droit sortie d’un conte de fées.
Visiter Boukhara, c’est comme voyager dans le temps, marcher sur les traces de grandes civilisations et s’émerveiller à chaque coin de rue.
Un patrimoine vivant
Nichée au cœur de l’Ouzbékistan, Boukhara est bien plus qu’une ville historique : c’est un musée à ciel ouvert, un carrefour de civilisations et un joyau de la Route de la Soie. Avec plus de 2 500 ans d’histoire, la ville m’a captivé, et j’ai hâte d’y retourner.
Boukhara est une ville au riche patrimoine historique et culturel. À l’époque timouride, elle était un centre scientifique, littéraire et culturel majeur du monde turco-musulman, aux côtés de Samarcande. L’architecture de la ville reflète la richesse de son histoire et des empires qui l’ont gouvernée, d’Émir Timur à la civilisation karlouk.
Trésors architecturaux
Les monuments, madrasas, mosquées et minarets de Boukhara sont reconnus internationalement et continuent d’attirer l’attention du monde entier. La ville a remarquablement bien préservé son patrimoine historique, ce qui en fait l’une de mes destinations historiques préférées.
Depuis le IXe siècle, les Ouzbeks se sont installés à Boukhara, et des vestiges de leur architecture historique sont visibles partout dans la ville. Le minaret Kalyan, construit en 1127 sous les Qarakhanides, s’élève à 47 mètres et est un symbole de la ville. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1993 et servait à la fois de fonction religieuse et défensive.
Un autre monument important est la mosquée Magoki Attar, datant du XIIe siècle. Elle est considérée comme le plus ancien bâtiment encore debout à Boukhara. Avant la construction de la première synagogue, Juifs et Musulmans y priaient ensemble, symbole de l’harmonie religieuse de la ville.
Aux XIVe et XVe siècles, Boukhara connaît un nouvel essor sous la dynastie timouride. La construction de madrasas, mosquées et palais prospère. La madrasa Ulugh Beg, avec ses carreaux bleus dominants — la couleur préférée d’Amir Timur — est un chef-d’œuvre de l’architecture timouride et un site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces madrasas étaient non seulement magnifiques, mais aussi des centres de science et de culture pendant la Renaissance timouride.
Selon E. Rtveladze, cité par Sayfutdinov (2025), « La madrasa Ulugbek était un centre scientifique majeur non seulement de Boukhara, mais de toute la Transoxiane. »
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous la dynastie Ashtarkhanide, l’ensemble Lab-i Hauz est construit, comprenant la madrasa Nadir Devonbegi, un khanqah et un bassin central.
Un lieu qui m’a véritablement enchanté est le palais d’été des émirs de Boukhara. Ce somptueux palais mêle les styles architecturaux turcs, persans, musulmans et européens. C’est l’un des plus beaux sites architecturaux que j’aie jamais vus.
Ouzbékistan
Parmi les autres sites incontournables : la forteresse de Boukhara — l’une des mieux conservées au monde — les minarets Chor Minor et la place Lyabi Hauz.
Une destination culinaire
Au-delà de l’architecture, Boukhara est une destination idéale pour le tourisme culinaire. La cuisine ouzbèke figure dans mon top 3 des cuisines mondiales, et le plat traditionnel plov (osh) est exceptionnel à Boukhara. Depuis 2016, le plov ouzbek est reconnu par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel et figure parmi les 15 traditions culinaires les plus importantes. Il existe plus de 200 variétés de plov en Ouzbékistan, et celui de Boukhara est parmi les meilleurs que j’aie goûtés.
Une ville à vivre
Ce qui rend la visite de l’Ouzbékistan si spéciale, ce n’est pas seulement l’architecture et la gastronomie, mais aussi l’hospitalité chaleureuse, les vêtements traditionnels, les danses et la musique — de Sherali Jo’rayev à Sevara Nazarkhan. Pendant mon séjour, j’ai même essayé des tenues traditionnelles et pris des photos à partager sur les réseaux sociaux.
Conclusion
L’architecture de Boukhara occupe une place unique dans le patrimoine mondial, distinguée par son importance historique, religieuse et esthétique. La ville est aussi un centre vivant d’artisanat — tapis faits main, céramiques, broderies en soie et miniatures. Les visiteurs peuvent non seulement acheter ces trésors, mais aussi observer les artisans à l’œuvre.
Des monuments tels que le mausolée Ismail Samani, la madrasa Mir Arab, la tour Kalon et l’ensemble Lab-i Hauz sont des symboles fiers de l’histoire ouzbèke. Aujourd’hui, ils sont protégés comme parties intégrantes du patrimoine culturel de l’Ouzbékistan et du monde.
