Le prix Nobel d’économie 2025 a été attribué au Français Philippe Aghion, en compagnie de l’Américano-israélien Joel Mokyr et du Canadien Peter Howitt, pour leurs travaux sur l’innovation comme moteur de croissance. Une reconnaissance qui tombe à point nommé, alors que le débat économique en France est souvent dominé par des extrapolations abusives et des raisonnements approximatifs, brouillant la compréhension collective.
L’œuvre d’Aghion rappelle avec éclat que l’innovation n’est pas un simple concept théorique, mais un levier concret de prospérité. À travers ses recherches, il montre comment la créativité, la prise de risque et la compétition intellectuelle stimulent la croissance durable, tout en soulignant la nécessité d’institutions stables et ouvertes à l’expérimentation.
Ce Nobel économique résonne comme un écho du prix Nobel de chimie décerné en 2024 pour le développement d’AlphaFold, l’outil d’intelligence artificielle capable de prédire la structure des protéines. Alors que l’IA est souvent l’objet de prophéties apocalyptiques, cette distinction scientifique avait envoyé un message clair : le progrès technologique peut être au service du bien commun, quand il est accompagné d’une réflexion rigoureuse et éthique.
Ainsi, contre toute attente, les Nobel semblent devenir des éclaireurs dans un monde intellectuellement saturé par le sensationnalisme et l’obscurantisme. Ils rappellent que la connaissance rigoureuse, qu’elle soit économique ou scientifique, demeure un rempart essentiel contre les idées reçues et les jugements hâtifs. Philippe Aghion, par cette distinction, n’offre pas seulement un hommage à sa carrière : il rappelle que l’innovation, quand elle est pensée et encadrée, est une lumière dans les débats contemporains.