À l’heure où les conversations tournent volontiers autour des incertitudes politiques et économiques, un constat surprenant s’impose : les Français, malgré une confiance en berne, continuent de piocher dans leur bas de laine pour se faire plaisir à l’approche des fêtes de fin d’année. Selon le dernier rapport du cabinet Bain, les dépenses en magasin et sur Internet devraient progresser de 0,5 % sur les mois de novembre et décembre par rapport à la même période de 2024. Une hausse modeste, certes, mais significative dans le contexte actuel.
Cette augmentation, explique Marc-André Kamel, responsable de la distribution chez Bain, sera en partie tirée par une inflation contenue, inférieure à 1 %. Mais elle traduit surtout une réalité sociale : un taux d’épargne historiquement élevé, à 19 %, offrant aux ménages une marge de manœuvre appréciable pour financer repas de fêtes et cadeaux, malgré une conjoncture anxiogène. « Les ménages ont bien compris que si le pays n’est pas capable de tenir son budget, c’est eux qui paieront à terme », note l’expert. Et pourtant, la tentation de se faire plaisir reste intacte, portée par la douceur relative de la fin d’année.
La situation n’est pas sans rappeler celle de 2024 : en plein bouleversement politique, la censure du gouvernement Barnier n’avait pas empêché les Français d’augmenter de 0,5 % leur budget pour leurs courses quotidiennes et festives. Cette résilience des consommateurs illustre une logique propre à l’Hexagone : un mélange de prudence et de désir de célébration, de rationalité budgétaire et de plaisir bien mérité.
Certes, certains signaux économiques restent préoccupants. La légère reprise du chômage et les incertitudes sur l’inflation pourraient tempérer cet optimisme. Mais la dynamique salariale et la baisse relative des taux d’intérêt viennent contrebalancer ces inquiétudes. Dans ce contexte, Noël se présente comme un espace de répit et de réassurance, un moment où l’économie domestique permet d’échapper, ne serait-ce qu’un instant, aux turbulences politiques et aux inquiétudes globales, des conflits militaires aux tensions commerciales internationales.
En somme, plus fourmis que cigales, les Français abordent cette fin d’année avec prudence mais sans renoncer au plaisir. Dans un monde incertain, le bas de laine reste un allié fidèle, et la magie des fêtes, un luxe raisonnable que beaucoup refusent d’abandonner.
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