L’été est ce moment suspendu où le corps, exposé à la lumière, réclame davantage de douceur que de faste. Alors que les températures s’élèvent, les appétits s’allègent. Ce n’est ni une mode ni une morale nutritionnelle, mais une forme d’intelligence saisonnière : il faut écouter ce que le climat nous murmure.
Car l’été, on ne mange pas comme en hiver. Et c’est tant mieux. Il ne s’agit pas seulement d’esthétique ou de ligne, mais de santé. Pour prévenir les coups de chaleur, les troubles digestifs, la fatigue et les inflammations latentes, le mieux est encore de revenir à une simplicité volontaire, faite d’eau fraîche, de fruits mûrs et de plats sans prétention.
Boire de l’eau, donc. Cela paraît trivial, et pourtant. Trop souvent reléguée au second plan derrière les cafés glacés, les spritz photogéniques ou les eaux parfumées artificiellement, l’eau — plate, pure, fraîche — reste l’alliée la plus sûre d’un été serein. Elle hydrate sans agresser, elle nettoie sans bruit. Elle est à l’organisme ce que le silence est à la musique : une nécessité.
Côté assiette, la sagesse est au cru, au coloré, au vivant. Les salades — qu’elles soient grecques, niçoises, orientales ou inventées sur le coin d’un marché — concentrent tout ce que le corps réclame : fibres, vitamines, fraîcheur. Agrémentées de légumineuses, de fromages frais, d’herbes ou de graines, elles rassasient sans alourdir. Le tout, arrosé d’un filet d’huile d’olive et d’un soupçon de citron, relève non seulement du bon goût, mais du bon sens.
Les aliments trop gras, trop sucrés, trop transformés sont, eux, les ennemis discrets d’un été en santé : ils fatiguent le système digestif, perturbent l’hydratation et encombrent un corps déjà mobilisé à rester en équilibre sous le soleil.
En somme, bien manger l’été, ce n’est pas se restreindre, c’est s’accorder au rythme du monde. Manger frais, boire clair, éviter l’artifice : il y a dans cette hygiène une forme de luxe discret, un art de vivre au croisement du soin de soi et du goût juste. La légèreté n’est pas un renoncement, c’est une forme suprême de raffinement.
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