Les festivités du 4 juillet ont viré au cauchemar. Alors que l’Amérique célébrait, dans la liesse et les barbecues, son indépendance, le centre du Texas a été frappé de plein fouet par une catastrophe naturelle d’une ampleur inédite. Des pluies diluviennes, tombées à l’aube du vendredi, ont provoqué une montée brutale des eaux du fleuve Guadalupe, atteignant par endroits huit mètres en seulement quarante-cinq minutes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 80 morts, des dizaines de disparus et de milliers de sinistrés.
Les images relayées par les chaînes locales sont glaçantes : maisons emportées comme des fétus de paille, véhicules retournés, ponts effondrés, familles réfugiées sur les toits, les yeux hagards. Les secours, mobilisés sans relâche depuis trois jours, peinent à accéder à certaines zones rurales où les lignes électriques et téléphoniques sont toujours coupées.
Face à l’ampleur de la tragédie, Donald Trump a annoncé ce matin qu’il se rendrait « personnellement » sur les lieux. L’ancien président, dont la candidature pour 2028 continue de polariser le pays, a promis de « soutenir le Texas et ses habitants dans cette épreuve, face à un gouvernement fédéral défaillant ». Une visite qui ne manquera pas d’alimenter les controverses, tant l’ex-chef d’État est coutumier des interventions spectaculaires en terrain sinistré. En coulisses, ses proches évoquent une « opération compassion » — mais aussi un acte de campagne.
À Washington, la Maison Blanche se garde pour l’instant de tout commentaire politique. Le président en exercice a simplement exprimé « sa profonde tristesse » et « sa solidarité » avec les victimes, promettant une aide fédérale « rapide et massive ».
L’événement relance inévitablement le débat sur les changements climatiques et l’urbanisation anarchique de certaines zones du sud des États-Unis. Le Texas, particulièrement vulnérable aux événements extrêmes, paie ici le prix d’une gestion parfois hasardeuse des sols et d’un réseau hydraulique sous-dimensionné. Les climatologues, eux, rappellent que les précipitations record observées ces dernières années ne sont plus de simples anomalies, mais les signes tangibles d’un dérèglement durable.
Pour les habitants de New Braunfels ou de Seguin, les mots importent peu. Ils enterrent leurs morts et tentent de sauver ce qui peut l’être. Le 4 juillet restera, cette année, une journée endeuillée, comme une blessure sur l’idéal américain.
Avez-vous trouvé cet article instructif ? Abonnez-vous à la newsletter de notre média EurasiaFocus pour ne rien manquer et recevoir des informations exclusives réservées à nos abonnés : https://bit.ly/3HPHzN6
Did you find this article insightful? Subscribe to the EurasiaFocus newsletter so you never miss out and get access to exclusive insights reserved for our subscribers: https://bit.ly/3HPHzN6