Alors que l’été approche, l’Iran est confronté à une crise énergétique et environnementale majeure. Entre barrages à sec, pénuries d’eau et blackouts électriques, les autorités peinent à contenir une situation devenue critique.
Des coupures de courant dès le printemps
Dans la capitale, Téhéran, les coupures d’électricité planifiées sont devenues la norme, touchant aussi bien l’hiver que l’été. Cette année, elles ont débuté plus tôt, malgré des températures encore modérées. La hausse constante de la consommation électrique — estimée à environ 7 % par an — dépasse largement les capacités de production du pays. L’écart entre la demande (plus de 72 000 mégawatts) et la production réelle (environ 60 000 mégawatts) met tout le réseau sous pression.
Des inégalités dans la distribution de l’électricité
Des élus locaux dénoncent des pratiques injustes : les quartiers les plus pauvres subiraient des coupures plus longues et plus fréquentes. Malgré les vastes réserves de gaz naturel du pays, les subventions énergétiques encouragent une surconsommation peu soutenable. Les appels à la construction de centrales nucléaires refont surface, mais les solutions rapides semblent inexistantes.
Les barrages à sec : une menace pour l’été
En parallèle, la sécheresse a frappé de plein fouet les ressources hydrauliques. Quarante-quatre grands barrages affichent un niveau d’alerte, dont cinq dans la province de Téhéran où le taux de remplissage ne dépasse pas 24 %. Le manque de précipitations et la fonte insuffisante des neiges aggravent la situation. Résultat : la production hydroélectrique, qui représente une part importante de l’électricité du pays, est gravement compromise.
Une gestion de l’eau largement critiquée
Les experts pointent du doigt une mauvaise gestion de l’eau : irrigation agricole dépassée, absence d’investissements dans le recyclage des eaux, pompages excessifs des nappes phréatiques… Tout cela entraîne des affaissements de terrain dans 30 des 31 provinces iraniennes. Les zones humides, autrefois sources de vie, sont désormais à l’origine de tempêtes de poussière.
La consommation d’eau explose malgré la sécheresse
À Téhéran, malgré une des années les plus sèches enregistrées, la consommation d’eau a dépassé les 3 millions de mètres cubes par jour. Les climatiseurs par évaporation, très répandus, accentuent cette demande. Les autorités appellent à la modération et menacent de couper l’eau jusqu’à 12 heures par jour pour les foyers les plus consommateurs.
L’urgence d’un changement de comportement
Face à cette double crise, les responsables gouvernementaux s’accordent : il faut une transformation urgente des comportements. Cela passe par une réforme des tarifs, une meilleure gestion des ressources, et surtout une responsabilisation collective. Sans cela, les mois à venir risquent d’être encore plus difficiles pour les Iraniens.