Browsing: Culture

Découvrez le riche patrimoine culturel de l’Eurasie, notamment les traditions, les arts, la littérature et les événements culturels qui influencent et reflètent les diverses sociétés de la région.

Immanuel Kant est souvent considéré comme le plus grand philosophe de l’Europe, pour avoir fondé la critique de la raison et défini les conditions mêmes de la pensée moderne. Aujourd’hui, aucun penseur ne le remplace à l’identique : l’époque privilégie la pluralité, la déconstruction et l’écoute du monde. Des figures comme Habermas, Butler, Latour ou Byung-Chul Han incarnent cette transition : non plus des architectes du savoir, mais des veilleurs lucides face à une modernité fragmentée.

Édouard Louis s’impose comme l’un des écrivains les plus singuliers de sa génération. En mêlant récit intime et critique sociale, il a su donner une voix littéraire aux invisibles de l’Europe contemporaine. Traduit dans le monde entier, son œuvre résonne comme un miroir tendu à une Europe fracturée, en quête de justice et de récit collectif. Plus qu’un écrivain engagé, il est devenu une figure de patrimoine vivant : celle d’un continent qui ose se raconter à travers ses blessures et ses corps.

La famille Rothschild n’est plus la plus riche du monde, mais elle demeure l’une des plus puissantes symboliquement. Acteurs centraux de la modernisation financière de l’Europe au XIXe siècle, ils incarnent un capital fait de discrétion, d’influence et de mémoire. Leur nom, souvent instrumentalisé par les théories du complot, reflète les peurs modernes autour de la finance mondialisée. Moins visibles qu’avant, les Rothschild continuent d’exister en retrait, comme une ombre prestigieuse et ambiguë de l’Histoire européenne.

La famille Duhamel incarne une certaine aristocratie du journalisme politique français : rigueur intellectuelle, discrétion bourgeoise, et fidélité à l’analyse plus qu’au spectacle. Si Alain Duhamel demeure une figure tutélaire, ses héritiers — directs ou symboliques — prolongent un journalisme feutré, cultivé, parfois élitiste. Dans une époque marquée par la polarisation et la saturation médiatique, ce style résiste comme un dernier bastion de la parole réfléchie. Héritage d’un journalisme républicain ou résidu d’un entre-soi à bout de souffle ? La question demeure.

La Palme d’or 2025 a été décernée au cinéaste iranien Jafar Panahi pour son film Un simple accident, une œuvre dépouillée, énigmatique et hautement politique. Ce choix du jury, salué pour sa subtilité mais aussi perçu comme déroutant, interroge : s’agit-il d’un chef-d’œuvre silencieux ou d’un couronnement symbolique plus que cinématographique ? Dans tous les cas, cette Palme s’inscrit dans l’air du temps — celui du trouble, de l’effacement et de la résistance douce. Un film qui déjoue l’évidence, et une récompense à la hauteur de son titre : un simple accident… ou peut-être pas.

Le débat autour de Boualem Sansal comme figure de la francophonie mondiale oppose deux visions. Pour ses partisans, il incarne une francophonie exigeante, libre et lucide, capable de porter un discours universel et critique. Pour ses détracteurs, il représente une voix singulière, trop polémique pour symboliser la diversité vivante et plurielle des mondes francophones. À travers cette controverse, c’est la définition même de la francophonie qui est interrogée : projet littéraire, outil diplomatique ou mémoire partagée ?

Accusé de viol et de violences psychologiques par trois ex-compagnes, l’acteur Théo Navarro-Mussy ne participera pas au Festival de Cannes 2025, bien qu’il soit à l’affiche du film Dossier 137. Officiellement, il se retire pour ne pas nuire à l’équipe du film. Ce choix, entre prudence judiciaire et pression médiatique, relance le débat sur la séparation entre l’artiste et ses actes, et interroge le rôle du cinéma face aux exigences morales de son époque.