Trois géants fragilisés au cœur du continent
Longtemps perçues comme les locomotives de l’Europe, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni traversent une période de turbulences qui met à mal leur influence économique et politique.
Ces puissances, piliers historiques du Vieux Continent, accumulent les fragilités structurelles tandis que de nouveaux acteurs — notamment l’Espagne et la Pologne — se positionnent comme les moteurs inattendus de la croissance européenne.
L’Allemagne : la puissance industrielle à bout de souffle
L’économie allemande, longtemps fondée sur les exportations et l’énergie bon marché, fait face à une double crise :
- La désindustrialisation progressive, alimentée par la hausse des coûts de production et la dépendance énergétique post-russe ;
- Le ralentissement chinois, qui a affaibli la demande pour ses produits manufacturés.
Le FMI prévoit une croissance quasi nulle pour 2025, tandis que le secteur automobile, fleuron de l’économie allemande, peine à s’adapter à la transition électrique.
Berlin perd peu à peu son rôle de stabilisateur économique au sein de la zone euro.
La France : la crise politique qui plombe la confiance
Si la croissance française reste légèrement supérieure à celle de l’Allemagne, elle est minée par l’instabilité politique.
La succession de crises institutionnelles — dissolution, remaniements, démissions ministérielles — affaiblit la visibilité économique du pays.
Les incertitudes sur la trajectoire budgétaire et le poids de la dette publique alimentent la méfiance des marchés.
Dans un contexte où Paris prône une « Europe puissance », la France se retrouve paradoxalement fragilisée sur le plan intérieur, réduisant sa capacité d’influence à Bruxelles.
Le Royaume-Uni : l’après-Brexit vire au cauchemar économique
Le Royaume-Uni subit toujours les contrecoups du Brexit : inflation persistante, croissance atone, et fuite des investissements.
La livre sterling peine à retrouver son équilibre, tandis que le coût de la vie et les tensions sociales minent la stabilité du pays.
Les réformes promises pour relancer la compétitivité tardent à produire des effets, et Londres semble s’isoler davantage dans un monde économique désormais multipolaire.
L’Espagne et la Pologne : les nouvelles locomotives ?
Pendant que les grandes puissances s’essoufflent, l’Espagne et la Pologne affichent une résilience inattendue.
Madrid profite d’un secteur touristique dynamique et d’investissements massifs dans les énergies renouvelables, tandis que Varsovie s’impose comme pivot industriel et militaire de l’Europe de l’Est.
Leur croissance supérieure à 3 % en 2025 contraste fortement avec celle des pays fondateurs de l’UE.
Vers un nouvel équilibre européen
Le déclin relatif de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni marque une reconfiguration profonde du leadership européen.
L’Europe, autrefois articulée autour du « couple franco-allemand », devient polycentrique, avec plusieurs pôles de puissance intermédiaire.
Ce basculement, bien qu’inquiétant à court terme, pourrait à terme favoriser une Europe plus équilibrée, moins dépendante de ses grandes capitales historiques.
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