Mercredi, place Saint-Pierre, sous le ciel encore brûlant d’un automne romain, le pape Léon XIV a élevé une voix grave, nourrie d’histoire et de conscience, pour dénoncer « les conditions inacceptables » dans lesquelles survit le peuple palestinien. Au lendemain du déclenchement d’une offensive terrestre israélienne à Gaza, le souverain pontife a rappelé ce que la politique oublie souvent : que la guerre n’est pas seulement une affaire de territoires, mais d’hommes, de femmes, d’enfants.
« Chaque personne a toujours une dignité inviolable, qui doit être respectée et protégée », a-t-il affirmé. Une phrase simple, mais dont la force dépasse les frontières, comme une évidence que l’on voudrait naïve mais qui devient, dans ce contexte, un acte de résistance.
Face à une offensive militaire largement condamnée à l’étranger, la parole du pape résonne avec un accent universel : il ne s’agit pas seulement de diplomatie vaticane, mais d’une théologie incarnée, qui redonne un visage au droit international humanitaire. Dans l’arène des grandes puissances, saturée de calculs et de rapports de force, Léon XIV se dresse comme un rappel : la paix, la vraie, suppose de reconnaître la dignité de l’autre.
En réitérant son appel à un cessez-le-feu, à la libération des otages et à une issue négociée, le pape américain inscrit son pontificat dans une tradition intellectuelle et spirituelle : celle qui croit encore à la valeur des mots face au vacarme des armes. Une position qui séduira les uns, agacera les autres, mais qui témoigne d’une constante : dans le vacillement des certitudes géopolitiques, Rome reste fidèle à l’idée que l’humain précède la politique.
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