Il y a chez Xavier Bertrand quelque chose du vieux soldat républicain, celui qui refuse de déposer les armes, même quand le vent de l’histoire semble souffler contre lui. Ce dimanche, sur Radio J, le président des Hauts-de-France a décoché ses flèches les plus acérées contre Jordan Bardella — cible commode, mais surtout symbole de ce qu’il déteste : l’ascension sans épaisseur.
« Il répète ses dossiers, il ne les travaille pas », grince-t-il, moquant la jeunesse triomphante du président du RN, 30 ans à peine, promis par les sondages à une course présidentielle déjà écrite. Bertrand ne se contente pas de critiquer : il met en garde. Car derrière l’amateurisme supposé du dauphin de Marine Le Pen, il voit se profiler une France fascinée par la simplicité, prête à confier la clef de la République à un candidat calibré pour TikTok.
Face à cela, Bertrand revendique la lenteur, l’expérience, la gravité même. À rebours d’une époque qui célèbre l’éloquence instantanée, il oppose le sérieux des dossiers, le poids des années, la conviction que gouverner reste un art adulte.
Mais son ton de vieux sage isolé en dit long sur la déréliction de la droite classique. Entre une gauche fragmentée et un centre épuisé, il plaide pour un retour à la raison dans un monde de passions numériques. Et si sa voix semble minoritaire, elle rappelle, avec un brin de mélancolie, que la politique fut un temps un métier, pas un spectacle.
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