L’annonce du Premier ministre Sébastien Lecornu concernant la création de 5 000 maisons France Santé suscite déjà la controverse. Le syndicat MG France, principal représentant des médecins généralistes, se montre particulièrement sceptique, estimant que ce projet nécessiterait le recrutement de 10 000 médecins supplémentaires, un objectif jugé irréaliste au vu de la pénurie actuelle.
Un plan ambitieux mais contesté
Le gouvernement présente ce réseau comme une réponse aux difficultés d’accès aux soins et aux déserts médicaux. Chaque maison France Santé devrait regrouper plusieurs praticiens afin d’assurer une prise en charge élargie et continue.
Cependant, MG France souligne que la France manque déjà de médecins généralistes et que le projet risque de rester théorique sans moyens humains suffisants.
Des médecins introuvables
Selon MG France :
- le système de santé est déjà en tension chronique,
- la formation de nouveaux médecins prend au minimum dix ans,
- et les départs massifs à la retraite aggravent le problème.
« Ces 10 000 médecins n’existent pas, ils ne tomberont pas du ciel », déplore le syndicat, qui appelle le gouvernement à revoir ses ambitions.
Les réserves de France Assos Santé
L’association France Assos Santé, qui représente les usagers du système de santé, partage les doutes de MG France.
- Elle appelle à mieux associer les infirmiers, pharmaciens et autres professionnels de santé,
- demande une clarification sur les horaires d’ouverture des futures maisons,
- et insiste sur la nécessité de définir des statuts attractifs pour éviter une fuite des jeunes médecins vers le secteur privé.
Un risque de désillusion
Pour de nombreux observateurs, le projet des maisons France Santé, bien qu’ambitieux, risque de se heurter à la réalité des ressources humaines limitées. Sans une réforme structurelle du mode de formation, d’attractivité et de répartition des médecins, la création de ces 5 000 structures pourrait rester une promesse difficilement tenable.
Conclusion
Le plan de 5 000 maisons France Santé voulu par Sébastien Lecornu apparaît aujourd’hui fragilisé par le scepticisme des médecins et des associations. Entre ambitions politiques et contraintes pratiques, le gouvernement devra ajuster sa stratégie pour éviter que ce projet phare ne devienne un symbole d’impuissance face à la crise sanitaire française.
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