Lundi, Netflix a déposé sur le bureau du conseil d’administration de Warner Bros Discovery (WBD) une offre rehaussée, majoritairement en numéraire, pour s’emparer du groupe américain de médias, selon Bloomberg. Ni la plateforme de streaming ni WBD n’ont souhaité commenter cette démarche auprès de l’AFP.
Cette relance intervient après un premier tour de table, mi-novembre, au cours duquel Netflix, le câblo-opérateur Comcast et la nouvelle entité Paramount Skydance — née du rachat de Paramount par Skydance finalisé en août — avaient déjà soumis leurs propositions. WBD avait alors appelé ses prétendants à surenchérir, fixant pour deadline le lundi dernier.
Le conglomérat, qui avait déjà envisagé à l’automne la vente de l’ensemble de ses actifs ou seulement de sa branche Warner Bros, n’a pas exclu son projet initial de scission en deux entités. La première, baptisée Warner Bros, regrouperait les studios et le streaming, tandis que Discovery Global superviserait chaînes câblées et activités internationales. Paramount Skydance s’est, à ce jour, montré particulièrement persévérante, ayant soumis pas moins de quatre offres.
Pourtant, aucune proposition n’atteindrait encore les 30 dollars par action souhaités par David Zaslav, le président de WBD, valorisant son groupe autour de 74 milliards de dollars.
Cette bataille illustre les recompositions profondes que traverse l’univers audiovisuel américain. Face à la décroissance de la télévision traditionnelle et à la montée en puissance des plateformes numériques, les acteurs historiques se cherchent des alliances pour mieux rivaliser avec Netflix et Disney, tout en cherchant à préserver rentabilité et contrôle éditorial.
Au-delà des sphères financières, cette opération suscite un débat culturel et politique. Selon le New York Post, certains responsables de la Maison Blanche s’inquièteraient de la position dominante qu’un tel rachat conférerait à Netflix sur le marché américain, influençant la distribution des blockbusters et les stratégies publicitaires. James Cameron, réalisateur d’Avatar et de Titanic, a quant à lui exprimé, vendredi, son opposition à l’absorption de WBD par la plateforme, redoutant que la logique de Netflix privilégie le visionnage domestique au détriment des salles de cinéma.
Dans ce paysage en pleine recomposition, la question dépasse la simple transaction financière : elle interroge l’avenir du cinéma, de la télévision et de la culture populaire à l’ère du streaming. Qui sortira vainqueur de cette guerre silencieuse mais stratégique ? Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour Hollywood et ses géants numériques.
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