Le rideau s’est rouvert sur le plateau de Jimmy Kimmel Live! et, avec lui, sur une polémique qui dit beaucoup de l’Amérique d’aujourd’hui : un pays où l’humour est désormais un champ de bataille politique. Suspendu pour ses propos controversés à propos de l’assassinat de l’influenceur conservateur Charlie Kirk, l’animateur vedette d’ABC a signé, mardi 23 septembre à Los Angeles, un retour aux allures de manifeste.
Face aux projecteurs et à un public fébrile, Kimmel a tenu un monologue de dix-sept minutes, dont l’axe était limpide : transformer son cas personnel en symbole de la liberté d’expression. « Un gouvernement qui menace de faire taire un humoriste que le président n’aime pas est anti-Américain », a-t-il lancé, dénonçant une présidence Trump qu’il juge liberticide.
L’affaire trouve son origine dans une séquence du 15 septembre, où Kimmel accusait la droite américaine d’exploiter politiquement la mort de Charlie Kirk. Le meurtrier présumé, un jeune homme de 22 ans, était présenté par ses parents comme proche des idées progressistes, une circonstance aussitôt utilisée par les républicains pour fustiger la gauche. De quoi provoquer la colère de Donald Trump, qui a menacé la chaîne ABC, accusée de « diffuser à 99 % des conneries positives pour les démocrates », et traité Kimmel de « bras armé du DNC », le parti démocrate.
Au-delà de la querelle, c’est l’éternelle tension entre satire et pouvoir qui ressurgit. L’Amérique, qui fit de Lenny Bruce et de Jon Stewart des icônes de la liberté de ton, découvre aujourd’hui que l’humoriste de fin de soirée n’est plus seulement un amuseur public : il est devenu, malgré lui, un opposant.
Jimmy Kimmel, en revenant sur scène, n’a pas seulement retrouvé son bureau et son micro. Il a rappelé, par la verve, ce que la démocratie perd quand elle commence à exiger que les comédiens se taisent. Et dans une Amérique qui s’écharpe jusque sur ses rires, cela sonne presque comme un acte de résistance.
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