Le sud du Liban s’embrase à nouveau. Israël dit « mener une guerre » contre le Hezbollah, ce mouvement chiite soutenu par l’Iran et solidement ancré de l’autre côté de sa frontière nord. Pour les observateurs extérieurs, cette énième confrontation donne l’impression d’un pays en guerre permanente avec l’ensemble du Moyen-Orient. Mais derrière ce constat brutal se cache une logique historique et stratégique.
Depuis 1948, l’État hébreu vit dans une tension géopolitique permanente. Sa naissance, au cœur d’une terre disputée avec les Palestiniens, a déclenché une succession de guerres avec ses voisins arabes. La question palestinienne demeure le nœud central de ce conflit, attisant rancunes et solidarités régionales. Si la paix a été conclue avec l’Égypte, la Jordanie et plus récemment certains États du Golfe, Israël reste confronté à un « arc de menaces » où le Liban et la Syrie servent de terrains d’influence pour l’Iran.
Le Hezbollah incarne aujourd’hui ce défi existentiel : une milice transformée en armée parallèle, équipée de milliers de roquettes et résolue à défier Tel-Aviv. Pour Israël, qui se définit comme une démocratie menacée dans son existence même, l’offensive militaire est autant un réflexe qu’un outil de survie. Mais cette doctrine, faite de frappes préventives et de démonstrations de force, nourrit en retour la perception d’un pays « toujours en guerre ».
Il faut y voir moins un goût pour l’affrontement qu’un syndrome d’encerclement : Israël frappe pour ne pas être frappé, et vit dans l’ombre d’une menace existentielle. Le prix, cependant, est lourd : cycles de violence interminables, victimes civiles et un voisinage toujours plus hostile.
La guerre au sud du Liban n’est pas une parenthèse : elle s’inscrit dans une histoire longue où Israël tente d’exister en repoussant sans cesse les lignes de son insécurité. Mais à mesure que la stratégie militaire se répète, la question demeure : peut-on durablement survivre uniquement par la guerre ?
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