Il y a des mots qui heurtent plus que des bombes. Ce 28 juillet, Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, a prononcé l’un d’eux avec la gravité d’un homme fatigué de répéter l’évidence : « La faim ne devrait jamais être utilisée comme une arme de guerre. »
À Gaza, ce principe — pourtant inscrit dans le droit international — n’est plus qu’une ligne effacée dans le sable. L’Organisation mondiale de la santé a tiré la sonnette d’alarme : les taux de malnutrition y atteignent désormais des niveaux dramatiques, avec un pic de décès signalé en juillet. Dans cette enclave déjà asphyxiée par des mois de siège, le manque de nourriture n’est plus un dommage collatéral : il est devenu un symptôme central du conflit.
Israël est pointé du doigt. Par les ONG, par les agences de l’ONU, par les témoignages rares qui filtrent encore. Le blocage de l’aide humanitaire, les retards organisés aux checkpoints, les restrictions sur les convois alimentaires ont créé une pénurie si violente qu’elle redessine la carte de la guerre : désormais, on meurt moins sous les bombes que par le vide. Le vide du ventre. Le vide de l’humanité.
On évoquera la sécurité, les risques d’infiltration, les stratégies militaires. Bien sûr. La guerre moderne est toujours accompagnée de ses justifications techniques. Mais lorsqu’un enfant meurt faute de lait, il n’est plus question de stratégie — seulement de barbarie.
Dans les grandes capitales, on détourne les yeux avec gêne, on invoque la complexité. Mais il est des vérités simples : affamer une population n’est pas une tactique. C’est un crime.
Et il faut bien se demander : que reste-t-il d’une civilisation lorsqu’elle tolère qu’un peuple soit affamé sous ses yeux, avec le cynisme des tableaux Excel et la froideur des intérêts géopolitiques ?
Au milieu des ruines, il ne reste ni vainqueur, ni perdant. Seulement des enfants dénutris, des hôpitaux vides, et la conscience mondiale, chaque jour un peu plus ajourée.
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