Lors du sommet APEC Summit 2025 en Corée du Sud, le président Trump a déclaré son intention de mettre fin à « l’état de guerre » qui existe officiellement entre la Corée du Sud et la RPDC depuis l’armistice de 1953. Cette annonce marque un virage vis-à-vis de la péninsule coréenne qui demeure un des points les plus sensibles de la géopolitique asiatique.
Le contexte historique et le défi actuel
Depuis la fin du conflit de 1950-53, la Corée du Sud et la Corée du Nord sont restées techniquement en guerre avec seulement un armistice signé. Les relations ont connu des périodes de tension extrême, d’essais nucléaires nord-coréens et de frappes de missiles, et des phases de tentative de dialogue (notamment via des sommets inter-coréens). Wikipedia+1
L’objectif désormais affiché par Trump est de passer de cette situation de statu quo à un cadre de paix durable. Cette ambition intervient alors que la RPDC a accéléré son programme nucléaire et que la Corée du Sud recherche une stabilisation des rapports avec le Nord.
Pourquoi Trump choisit-il ce moment pour agir ?
Plusieurs éléments semblent converger pour expliquer ce choix de timing :
- Le rôle géopolitique croissant de la région Asie-Pacifique dans la stratégie américaine, notamment face à la montée en puissance de la Chine. Une stabilisation de la péninsule coréenne renforcerait la position américaine dans la région.
- La scène diplomatique est en mutation : la RPDC joue davantage ses cartes avec la Russie et la Chine, ce qui pousse Washington à proposer un engagement renouvelé pour ne pas rester hors du jeu.
- Le sommet de l’APEC constitue un cadre symbolique idéal pour annoncer une initiative de paix, d’autant que la Corée du Sud est un allié clé des États-Unis.
Les éléments clés de l’annonce
- Trump a clairement signifié qu’il était disposé à travailler avec Séoul et Pyongyang pour mettre fin officiellement à l’état de guerre.
- Il a évoqué la nécessité d’un « traité de paix » ou d’un cadre formel qui transformerait l’armistice en un accord de paix.
- Il a mis en avant la possibilité qu’un tel accord passe par une coopération bilatérale mais aussi multilatérale, où les États-Unis joueraient le rôle de garant.
Analyse : enjeux et opportunités
Pour les États-Unis
Proposer une démarche de paix sur la péninsule est un moyen de revaloriser le rôle américain en Asie et de détourner une partie de l’attention stratégique vers la diplomatie plutôt que la confrontation militaire. Cela pourrait alléger la logistique et les coûts associés à la présence militaire américaine en Corée du Sud.
Pour la Corée du Sud
Séoul pourrait tirer avantage d’un cadre de paix renforcé pour stabiliser ses frontières et lancer des projets économiques trans-coréens. Cela soulagerait une partie de la pression sécuritaire et ouvrirait des perspectives de coopération.
Pour la RPDC
La menace d’un traité de paix porte un double message : reconnaissance d’un nouveau statut mais aussi conditions implicites, notamment sur la dénucléarisation ou l’allègement des sanctions. Pyongyang pourrait voir cela comme une victoire diplomatique, mais le prix politique pourrait être élevé.
Obstacles et risques
- Le statut nucléaire de la RPDC reste un point de blocage central : sans engagement sérieux sur ce front, un accord de paix pourrait rester symbolique.
- Le scepticisme des alliés (notamment le Japon) et des partenaires régionaux pourrait compliquer la mise en œuvre d’un cadre de paix global.
- Le rôle de la Chine et de la Russie dans le dossier nord-coréen implique des négociations à plusieurs niveaux, ce qui complexifie l’avance unilatérale.
- Enfin, les antécédents montrent que les annonces ne suffisent pas : les sommets passés (2018-19) ont démontré comment l’enthousiasme initial peut se heurter à l’absence d’accord concret. Wikipedia+1
Conclusion
Avec cette annonce, Trump pose une ambition forte : impulser un nouveau processus de paix entre la Corée du Sud et la RPDC, dans lequel les États-Unis joueront un rôle central. Si l’initiative est ambitieuse, la route reste semée d’obstacles. Le succès de cette démarche dépendra de l’adhésion des parties, de la volonté d’engagement de la RPDC et de la capacité à transformer le symbole en réalité. Pour les observateurs de géopolitique, cette perspective mérite une attention particulière : elle pourrait redessiner l’équilibre de l’Asie de l’Est et influencer les alliances stratégiques pour les années à venir.
Avez-vous trouvé cet article instructif ? Abonnez-vous à la newsletter de notre média EurasiaFocus pour ne rien manquer et recevoir des informations exclusives réservées à nos abonnés : https://bit.ly/3HPHzN6
Did you find this article insightful?
Subscribe to the EurasiaFocus newsletter so you never miss out and get access to exclusive insights reserved for our subscribers: https://bit.ly/3HPHzN6
