Une tradition qui persiste malgré les débats européens
Comme chaque automne, la France et la majorité des pays européens s’apprêtent à repasser à l’heure d’hiver. En 2025, le changement d’heure aura lieu dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 octobre, à 3 heures du matin : il faudra alors reculer sa montre d’une heure, pour repasser à 2 heures.
Concrètement, cela signifie une heure de sommeil en plus mais aussi des journées plus courtes en lumière naturelle, le soleil se couchant une heure plus tôt. Ce rituel semestriel, instauré pour des raisons économiques et énergétiques, reste source de débats au sein de l’Union européenne, où certains États membres militent depuis plusieurs années pour sa suppression.
Origine et objectifs du changement d’heure
Le système de changement d’heure a été instauré en France en 1976, après le choc pétrolier de 1973, pour réduire la consommation d’énergie liée à l’éclairage. L’idée : adapter les horaires d’activité humaine à la luminosité naturelle pour limiter l’utilisation artificielle de la lumière.
Depuis, le dispositif est devenu un cadre européen harmonisé. La directive européenne de 2001 fixe deux transitions par an :
- le dernier dimanche de mars pour le passage à l’heure d’été,
- le dernier dimanche d’octobre pour le retour à l’heure d’hiver.
Pourquoi le débat reste-t-il ouvert ?
En 2018, la Commission européenne avait proposé de mettre fin au changement d’heure biannuel, après une vaste consultation publique dans laquelle plus de 80 % des citoyens européens s’étaient prononcés pour son abolition. Cependant, faute d’accord entre les États membres sur le maintien de l’heure d’été ou d’hiver comme référence permanente, la réforme est restée bloquée.
Ainsi, en 2025, l’Europe poursuit toujours ce va-et-vient horaire, bien que certains pays — notamment les États du Nord et de l’Est — continuent à plaider pour la fin de ce système jugé obsolète.
En France, les sondages montrent une population divisée :
- une majorité souhaiterait rester à l’heure d’été, pour bénéficier de soirées plus lumineuses,
- tandis qu’une minorité défend l’heure d’hiver, plus proche de l’heure solaire réelle et réputée meilleure pour le rythme biologique.
Impacts sur la santé et l’économie
Le principal argument contre le changement d’heure repose sur ses effets sur la santé :
- perturbations du rythme circadien, fatigue et troubles du sommeil,
- accentuation de la dépression saisonnière pour les personnes sensibles,
- et impact temporaire sur la concentration et la productivité.
Les bénéfices économiques, eux, sont désormais jugés marginaux. Les gains énergétiques liés à l’éclairage ont diminué avec l’essor des LED et des habitudes de consommation plus sobres, tandis que les activités économiques et sociales se sont adaptées à un monde plus flexible et connecté.
Une perspective de fin ?
Aucune suppression officielle n’est programmée à court terme.
Le Parlement européen avait voté en 2019 pour l’abrogation du changement d’heure dès 2021, mais le Conseil de l’Union européenne n’a jamais validé la mesure. Les États membres restent libres d’opter pour une heure fixe (été ou hiver), mais aucun consensus global n’a émergé.
Ainsi, le changement d’heure 2025 aura bien lieu, et le dispositif restera en vigueur au moins jusqu’en 2026.
Conclusion
Le changement d’heure d’hiver 2025, prévu le dimanche 26 octobre, s’inscrit dans la continuité d’un système qui, bien que controversé, demeure la norme européenne. Si l’argument énergétique qui l’avait motivé s’est largement affaibli, sa suppression reste suspendue à un consensus politique qui n’a toujours pas vu le jour.
En attendant, les Français pourront profiter d’une heure de sommeil supplémentaire, mais aussi de couchers de soleil plus précoces — un rappel que l’équilibre entre confort quotidien, santé et efficacité énergétique reste au cœur du débat.
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