Dans un revirement saisissant de rhétorique médiatique, Donald Trump a proclamé sa victoire sur ce qu’il qualifie depuis des années de « canular » du changement climatique. Cette déclaration fait suite à la publication d’un mémorandum de Bill Gates dans lequel celui-ci nuance les scénarios catastrophiques liés au réchauffement, affirmant que « bien que le changement climatique ait des conséquences graves (…) l’humanité pourra vivre et prospérer dans la plupart des régions de la Terre ». The Independent+1 Trump a alors sauté sur l’occasion : « Bill Gates a enfin admis qu’il avait complètement tort ! » a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social. www.ndtv.com+1
Ce que révèle cette déclaration
La posture politique de Trump
Depuis longtemps, Trump qualifie le concept de changement climatique anthropique de « hoax », voire de « plus grand canular jamais perpétré sur le monde ». Reuters+1 En revendiquant cette « victoire », il affirme non seulement avoir gagné un débat qu’il considérait comme perdu d’avance, mais aussi avoir influencé un acteur de premier plan—Bill Gates—à reconsidérer ses positions. Cette mise en scène s’inscrit dans sa stratégie de communication : être le vainqueur de grands enjeux, même symboliques.
Le changement dans le discours de Bill Gates
Le mémorandum de Gates marque un glissement notable. Au lieu de prédire une apocalypse climatique imminente, il oriente désormais le débat vers l’innovation technologique et les investissements dans l’adaptation plutôt que vers des réductions d’émissions radicales à court terme. PBS+1 Pour Trump, cette inflexion joue comme une victoire politique : elle peut être interprétée comme un affaiblissement du consensus climatique international qu’il critiquait.
Quelles implications géopolitiques et économiques ?
Pour les États-Unis
Cette narration renforce la ligne pro-fossile et l’agenda « America First » de l’administration Trump. En rejetant les normes climatiques internationales, Washington pourrait réaffirmer son indépendance dans la politique énergétique, ce qui pourrait avoir un impact sur les géants technologiques, les chaînes d’approvisionnement et les partenariats internationaux.
Pour la lutte contre le changement climatique
Si la rhétorique prédomine, le risque est que l’initiative politique perde son efficacité. La communauté scientifique s’inquiète déjà : qualifier un consensus établi de “canular” ne rend pas les températures plus basses ni les événements extrêmes moins fréquents. AP News
Pour la diplomatie environnementale
Le message de Trump peut fragiliser les alliances traditionnelles sur le climat (UE, Japon, Australie) et ouvrir un vide que des puissances comme la Chine ou l’Inde pourraient exploiter. Or, c’est précisément dans la coopération internationale que résident nombre de solutions pour le climat.
Obstacles et critiques
- **Crédibilité scientifique ** : Le consensus climatologique reste massif. Les déclarations de Trump peuvent être perçues comme un recul du sérieux des politiques publiques.
- **Réaction de la communauté scientifique ** : Des climatologues et institutions d’études qualifient la démarche de « régression » ou de « diversion ». AP News
- **Effet symbolique vs. effet réel ** : Un discours ne remplace pas des actions : les émissions mondiales continuent de croître.
- **Risques diplomatiques ** : En périphérie des États-Unis, des pays vulnérables au climat pourraient se sentir abandonnés et se tourner vers d’autres partenaires.
Conclusion
L’euphorie de Donald Trump après les propos de Bill Gates ne constitue pas seulement un moment de communication, mais un signal fort dans la bataille de l’opinion publique sur le climat. Il revendique une victoire symbolique, réaffirme son agenda politique et cherche à façonner le récit international. Toutefois, au-delà de la rhétorique, le test réel sera celui des effets tangibles : politiques, économiques, environnementaux. Si personne ne doute que le climat change, le vrai enjeu reste : quel plan d’action les États-Unis et le monde se donnent-ils pour y répondre ?
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