Le président Kassym-Jomart Tokaïev a inauguré le forum technologique international Digital Bridge 2025 le 2 octobre, soulignant que l’intelligence artificielle (IA) devait servir l’humanité de manière responsable et inclusive.
Le forum international Digital Bridge s’est tenu du 2 au 4 octobre à Astana. Il s’agit du plus grand forum technologique international d’Eurasie centrale, consacré aux technologies numériques, aux startups et à l’intelligence artificielle (IA).
Le programme du forum comprenait des sessions plénières, des sessions thématiques, des dialogues de haut niveau, des masterclasses et des séminaires destinés aux jeunes professionnels et chercheurs dans le domaine des technologies numériques. De plus, le fondateur de Telegram, Pavel Dourov, s’est à nouveau rendu au Kazakhstan, où il a rencontré des étudiants à l’école IQanat d’Astana avant son intervention au forum Digital Bridge.
Le président Tokaïev s’est adressé aux dirigeants mondiaux, innovateurs et entrepreneurs. En outre, il a présenté l’ambition du Kazakhstan de devenir un État entièrement numérique d’ici trois ans, comme il l’avait déjà annoncé lors de sa déclaration au débat général de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies.
Lors du forum, qui a accueilli des milliers de participants internationaux, Tokaïev a exprimé une gratitude particulière au président hongrois Tamás Sulyok, dont la présence a mis en évidence le partenariat croissant entre l’Europe centrale et l’Asie centrale dans le domaine du développement technologique. Il s’est dit convaincu que les nouvelles idées partagées au forum accéléreraient la coopération transfrontalière en matière d’intelligence artificielle, de cybersécurité et de gouvernance intelligente.
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« La mission du Kazakhstan est claire : se transformer en une nation numérique capable d’exporter non seulement de l’énergie et des matières premières, mais aussi des connaissances, de l’innovation et des algorithmes »,
a déclaré le président Tokaïev.
« L’intelligence artificielle devient la nouvelle source d’énergie de notre siècle, et le Kazakhstan entend faire partie des pays qui la maîtrisent le plus efficacement. »
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L’un des intervenants les plus attendus, le Dr Kai-Fu Lee, éminent spécialiste mondial de l’IA et fondateur de Sinovation Ventures, a décrit le Kazakhstan comme un « pont entre les géants de l’IA de l’Est et de l’Ouest ».
Il a indiqué que les États-Unis continuent de dominer dans le développement des technologies de rupture et des écosystèmes de capital-risque, tandis que la Chine excelle dans la mise en œuvre à grande échelle de modèles d’intelligence artificielle. Le Kazakhstan, stratégiquement situé au carrefour de l’Eurasie, peut combiner ces deux forces et créer un nouveau modèle de développement équilibré fondé sur l’IA.
« Le Kazakhstan a l’opportunité de construire un écosystème unique reliant les institutions de recherche, les startups et les investisseurs mondiaux »,
a ajouté Lee.
« Les politiques numériques ouvertes du pays et ses partenariats internationaux en font un connecteur potentiel entre deux civilisations technologiques. »
Le Kazakhstan : un pont entre les géants de l’IA de l’Est et de l’Ouest
Dans cette optique, Digital Bridge devient plus qu’un simple événement : il se transforme en symbole d’un nouvel ordre mondial, où les pays de taille moyenne peuvent influencer les récits technologiques mondiaux en favorisant l’innovation et la coopération plutôt que la rivalité.
Euronews a publié un article intitulé: La révolution silencieuse du Kazakhstan : crypto, IA et transformation technologique.
Le thème de cette année, Generative Nation (« Nation générative »), reflète le passage stratégique du Kazakhstan de la consommation de technologies à leur création et à leur diffusion sur les marchés internationaux. Le concept souligne l’objectif du pays de construire une société fondée sur la connaissance, centrée sur les technologies avancées, l’intelligence artificielle et le développement du capital humain, selon le Astana Times.
Tokaïev a réaffirmé que l’objectif stratégique du Kazakhstan est de se transformer en un État entièrement numérique d’ici trois ans.
Selon les recherches de Barlybayeva, S. et Ayapbergenova, A. (2025), grâce à la numérisation, l’économie du Kazakhstan devrait croître de 30 %.
La veille du forum technologique, le 1er octobre 2025, le président Kassym-Jomart Tokaïev a présidé la première réunion du Conseil pour le développement de l’intelligence artificielle. Le chef de l’État a souligné que, sans le développement de l’intelligence artificielle, il est impossible de résister à la concurrence mondiale. Il a déclaré que les systèmes numériques et l’intelligence artificielle sont devenus essentiels à la souveraineté du pays et constituent un moteur de croissance économique, selon Akorda.kz.
Lors de son discours, il a noté :
« Aujourd’hui, plus de 92 % des services publics sont disponibles en ligne. L’année dernière, la part des paiements sans numéraire dans le pays a dépassé 85 %. Rien que pour les six premiers mois de cette année, 26 millions de services numériques ont été fournis aux citoyens kazakhstanais, dont la moitié via des smartphones. »
Lors du forum, on a pu assister à des discours clés de leaders mondiaux de l’IA, à l’ouverture du Centre international pour l’IA alem.ai, à la finale du concours Generative Nation Pitch, à la compétition de startups Astana Hub Battle, à l’exposition technologique Startup Alley, à la cérémonie des Digital Bridge Awards, ainsi qu’à des interventions de divers conférenciers venus du monde entier.
Les Digital Bridge Awards 2025 récompenseront les contributions exceptionnelles à l’industrie informatique du Kazakhstan dans huit catégories, dont : Excellence à l’exportation, Lauréat du leadership technologique, Solution IA de l’année, EdTech de l’année, Innovation GovTech, Excellence des médias technologiques, Projet à impact social et Startup de l’année, selon le Astana Times.
Le forum a réuni plus de 67 000 participants venus de plus de 100 pays (dont les États-Unis, la Belgique, l’Ouzbékistan, le Pakistan, la Turquie, l’Arménie, etc.), 1 000 intervenants et 550 représentants de gouvernements et d’organisations internationales. Plus de 500 startups et près de 500 investisseurs ont participé à son programme d’affaires.
Dans son discours, Tokaïev a déclaré :
« La voie du Kazakhstan repose sur le progrès technologique, le renforcement des institutions et la stabilité sociale »,
mettant ainsi en avant le développement de l’IA.
La création d’un ministère de l’Intelligence Artificielle
La nomination de Zhaslan Madiyev au poste de vice-Premier ministre – ministre de l’Intelligence artificielle et du Développement numérique marque une nouvelle étape dans l’ambition du Kazakhstan de devenir un État numérique de premier plan en Asie centrale.
En mettant en lumière le rôle de l’intelligence artificielle, de l’infrastructure numérique et de la coopération internationale, Tokaïev positionne le Kazakhstan non seulement comme un réformateur national, mais aussi comme un pôle régional de l’économie numérique.
Le ministère de l’Intelligence artificielle et du Développement numérique sera chargé de coordonner et de résoudre les questions liées à la mise en œuvre globale des technologies d’IA, a indiqué le président. Tokaïev a mis un accent particulier sur le développement du capital humain qualifié dans les domaines de l’IA et des technologies numériques. Cette priorité reflète la prise de conscience croissante que l’intelligence artificielle n’est plus un outil complémentaire, mais un moteur de transformation de la modernisation économique, selon Unbayeva, B. (2025).
Une autre étape audacieuse pour le Kazakhstan est la proposition de loi sur l’intelligence artificielle, qui régule les systèmes à « haut risque » et impose l’étiquetage du contenu généré par l’IA, selon Khassenkhanova, G. (2025, 7 octobre).
L’intelligence artificielle comme priorité stratégique
La récente rencontre du président Kassym-Jomart Tokaïev avec le vice-Premier ministre et ministre de l’Intelligence artificielle et du Développement numérique, Zhaslan Madiyev, a souligné cette transition. Le chef de l’État a donné des instructions claires : renforcer l’infrastructure numérique nationale, accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle dans l’économie et les secteurs sociaux, et améliorer la qualité des services publics numériques pour les citoyens comme pour les entreprises.
Dans le contexte du Kazakhstan, l’IA devrait révolutionner des secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation, l’administration publique, l’économie et l’industrie.
En outre, le Premier ministre du Kazakhstan, Olzhas Bektenov, a réaffirmé l’engagement du pays à réaliser une nouvelle percée technologique lors de la session plénière du forum Digital Bridge. Le Kazakhstan se classe actuellement 24ᵉ au niveau mondial pour le développement de l’e-gouvernement et 10ᵉ pour les services en ligne, selon le rapport 2024 des Nations unies sur l’e-gouvernement.
Le secteur des technologies de l’information du Kazakhstan connaît une croissance régulière, avec plus de 18 000 entreprises actives, soit une augmentation de 16 % au cours des trois dernières années. Au cœur de ce développement se trouve le Astana Hub, qui regroupe plus de 1 700 membres. Les entreprises qui y sont affiliées ont généré 1,2 billion de tengués (environ 2,2 milliards de dollars américains) de revenus, dont 140 milliards de tengués (environ 259,6 millions de dollars) provenant des exportations, selon le Astana Times.
Par ailleurs, le Kazakhstan a approuvé son concept de développement de l’IA jusqu’en 2029. Le pays construit également une économie fondée sur la blockchain, notamment avec la zone pilote Cryptocity.
L’infrastructure des télécommunications a considérablement progressé. Il est essentiel de noter que 93 % de la population a désormais accès à Internet, tandis que 98 % du territoire bénéficie d’une couverture mobile.
De plus, Alatau City, au nord d’Almaty, est appelée à devenir un centre d’innovation et d’affaires.
Tokaïev a déclaré :
« Alatau City doit devenir la première ville entièrement numérique de la région, allant de l’application des technologies Smart City à la possibilité de payer des biens et services en cryptomonnaies. »
Enfin, le président Tokaïev a annoncé la création d’une université de recherche en IA, destinée à former la future génération de spécialistes capables d’accompagner la transformation numérique du Kazakhstan. Ce sera un investissement majeur dans l’intégration de l’IA dans l’éducation. Par exemple, le ministre kazakh de la Science et de l’Enseignement supérieur, Sayasat Nurbek, a souligné le programme AI-Sana, qui vise à accélérer le développement des startups d’intelligence artificielle. Rien que cette année, 650 000 étudiants devraient participer à des cours de formation à l’IA.
Le Kazakhstan, leader de la numérisation en Asie centrale
Le président a insisté sur la nécessité d’élargir la coopération internationale dans le domaine des hautes technologies et de faire du Kazakhstan un pôle numérique régional. Le pays fait progresser rapidement son écosystème numérique, se positionnant comme leader de l’intelligence artificielle en Asie centrale. En effet, depuis 2021, le Kazakhstan met en œuvre d’importantes réformes numériques.
Le leadership du Kazakhstan en matière d’IA et d’infrastructures numériques offre un fort potentiel pour stimuler l’intégration régionale, attirer les investissements étrangers et faire d’Astana le cœur technologique de l’Asie centrale.
Khassenkhanova, G. (2025, 7 octobre) a écrit dans Euronews que le Kazakhstan,
« autrefois connu pour son pétrole et ses vastes plaines, s’efforce aujourd’hui de devenir la puissance numérique de l’Asie centrale — misant sur l’intelligence artificielle, la gouvernance de l’IA et les cryptoactifs pour réinventer son avenir. »
En effet, le Kazakhstan mène actuellement de nombreux projets dans le domaine de la numérisation. L’un des plus ambitieux est le programme Smart Data Ukimet, qui unifie et synchronise le travail des institutions gouvernementales et développe des agents d’IA destinés à assister les citoyens dans leurs démarches administratives. Par exemple, le projet Smart Data Ukimet a été lancé en 2020 par décret du président Kassym-Jomart Tokaïev afin de créer un système de suivi réunissant l’ensemble des agences gouvernementales.
Conclusion
En conclusion, le Kazakhstan ne fait pas exception à la tendance mondiale de la transformation numérique. En quatre ans, le pays a connu une progression rapide de sa gouvernance numérique, adoptant l’IA et les plateformes en ligne. Depuis février 2021, l’ensemble du territoire est passé à la diffusion numérique.
Le pays mène actuellement de nombreux projets dans le domaine du développement numérique, ayant déjà obtenu des résultats impressionnants, notamment reconnus par le rapport de l’ONU sur l’e-gouvernement.
Le forum technologique international Digital Bridge 2025 a une fois de plus démontré que le Kazakhstan n’est pas seulement un leader régional, mais aussi un catalyseur mondial dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique.
